Couverture fascicule

James (Sharon L.). Learned Girls and Male Persuasion. Gender and Reading in Roman Love Elegy.

[compte-rendu]

Fait partie d'un numéro thématique : Antiquité - Oudheid
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Berkeley - Los Angeles - New York, University of California Press, 2003; 1 vol. in-8, XV - 350 p. - Dans un premier chapitre d'introduction, S. James précise les difficultés d'interprétation liées au genre élégiaque, et indique que son but est de montrer que «lire l'élégie du point de vue de son audience féminine idéale, est une approche génériquement nécessaire», qui révèle une dimension nouvelle de l'élégie (p. 7). Il s'agit donc de relire l'élégie en se plaçant du point de vue de ses destinataires féminines, et non seulement de celui de ses destinateurs masculins. En ce sens, l'ouvrage appartient à la grande mouvance des études classiques féministes anglo- saxonnes. Après avoir brièvement (dans une introduction servant de premier chapitre) fait le point sur la sexualité dans l'élégie (long développement sur l'homosexualité de Tibulle), sur le fait que l'élégie cherche à convaincre la femme, sur la personnalité de la docta puella, et sur les études modernes consacrées à l'élégie, S. James intitule son second chapitre «Men, Women, Poetry and Money» (p. 35-68), et étudie d'abord les différents acteurs de l'élégie: Γ amant-poète (en qui elle voit un homme de rang social élevé), la puella (qui est pour elle une courtisane de haut vol), le mari (derrière cette figure se cache selon elle le premier client de la puella, et tout le vocabulaire du mariage n'est là que pour donner une excitante atmosphère d'adultère à l'élégie (p. 51), et la lena (bonne étude comparative des figures d'Acanthis et Dipsas). La conclusion de cette première partie est qu'il est nécessaire de voir dans les puellae des courtisanes attendant des cadeaux sonnants et trébuchants, et dans leurs amants des hommes décidés à ne les payer que de poésie, pour bien comprendre la rhétorique de la persuasion à l'œuvre dans l'élégie (p. 68). La seconde partie s'intitule «The Materials Girls and the Argument of Elegy; or The Docta Puella Reads Elegy», et le chapitre 3 s'intéresse à «l'insoluble tension» (p. 72) que génère entre la puella et son amant les exigences matérielles de l'une et le choix de pauvreté de l'autre: il s'agit donc, pour l'amant, de faire admettre ce choix à sa maîtresse et S. James étudie les diverses stratégies qu'il met en œuvre pour cela (études de Tibulle I, 4 et I, 8, de Properce II, 14-15 et III, 13 et d'Ovide, I, 8), ainsi que pour critiquer son riche rival. Elle en conclut que ces stratégies ignorent les besoins matériels des jeunes femmes (material needs), et sont donc jugées par elles inspirées non par les Muses, mais par la force du désir masculin, qui révèle

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