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Année 2006 59-2 pp. 181-186
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DOSSIER Mathématiques et savoir à la Renaissance

Pierre CAYE * Thierry GONTIER **

I/ Le savoir scientifique à la Renaissance ne se réduit évidemment pas à la magie, à l’hermétisme, à l’alchimie ou à l’astrologie. La Renaissance n’est pas simplement peuplée de démons et de signes, d’influences et de vertus occultes. Cette vision réductrice ne rend pas justice au savoir de la Renaissance. Pis encore, elle justifie une rupture épistémologique radicale entre cette époque et l’Âge classique qui ne correspond pas à la réalité. La Renaissance ne s’est pas seulement complu aux charmes de l’analogie et des correspondances entre le ciel et la Terre, entre le macrocosme et le microcosme. Elle est aussi le siècle de l’apodicité, de la première élaboration de la méthode expérimentale (le regressus des Padouans, la logique de Francis Bacon, etc.), ou, encore, de l’invention du projet par la théorie architecturale, innovations auxquelles n’est pas étrangère évidemment la présence remarquable des mathématiques aussi bien dans la philosophie que dans les arts. Il faut se défier de l’historicisme naïf qui consiste à identifier le savoir d’un siècle à un paradigme scientifique unique, à une

épistémê générale censée rendre compte à elle seule de l’ensemble de la pratique scientifique, avant d’être remplacée par une nouvelle

épistémê qui annoncerait à son tour une nouvelle époque du savoir et de la culture. Le savoir est toujours un lieu de conflit: ce qui vaut pour les siècles suivants aussi bien que pour la Renaissance. Nos deux articles, «Scientia sine arte» et «Mathématiques et science universelle chez Bacon et Descartes», voudraient en témoigner. Mais ce qui fait la grandeur de la Renaissance, c’est que jamais peut-être le conflit entre les diverses disciplines et, au sein de chaque discipline, entre les diverses expériences de pensée, ne fut aussi intense et radical. La spécificité de telle ou telle époque, en ce qui concerne les savoirs qu’elle met en jeu, dépend en réalité de la nature du conflit qui les oppose, c’est-à-dire de leurs divergences, mais aussi de la convergence qui les rassemble dans leur différend.

* Pierre Caye, Centre Jean-Pépin, CNRS (UPR 76), 7, rue Guy-Môquet, 94801 Villejuif. ** Thierry Gontier, Université Jean-Moulin •Lyon-III, Faculté de philosophie, 18, rue Chevreul, 69362 Lyon 07.

Revue d’histoire des sciences Tome 59-2 juillet-décembre 2006 181-186 181

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