Couverture fascicule

Lot (F.). La Gaule. Les fondements ethniques, sociaux et politiques de la nation française

[compte-rendu]

Fait partie d'un numéro thématique : Antiquité - Oudheid
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, éd. revue et mise à jour par P.-M. Duval, Paris, A. Fayard, 1967, 436 pp. in-8°. — La synthèse dense et nourrie que F. Lot avait donnée sur ce sujet en 1947, pour discutables qu'en aient pu paraître certaines idées, méritait d'être rééditée : M. Duval, dont on ne compte plus les services rendus à l'étude de la Gaule, a notablement amélioré la réimpression en indiquant, là où c'était nécessaire, en quoi l'on peut aujourd'hui, abstraction faite de toute polémique, se déclarer en désaccord avec l'éminent auteur.

Le livre est en effet plus personnel que ne donnerait à croire la collection qui l'a accueilli : une pensée vigoureusement critique, une longue expérience d'historien en rendent la lecture à la fois savoureuse et suggestive pour le spécialiste. Venu aux études celtiques par le Moyen Age français, comme son maître d'Arbois de Jubainville, Lot avait hérité de celui-ci son indépendance d'esprit et sa franchise de ton. Maître comme lui de plusieurs disciplines, il n'avait pas davantage pu, ou cru devoir, se faire archéologue ; et l'on n'excuse son dédaigneux «pour l'art, inutile de s'arrêter» (2e éd., p. 382) qu'en se reportant en un temps où l'on ne percevait pas l'originalité profonde de l'art gallo-romain : la mise au point, sobre et juste, de M. Duval, est donc ici la bienvenue. Une autre de ses interventions aurait, en revanche, pu être moins discrète : à propos de la colonisation grecque en Gaule méridionale et de ses conséquences culturelles (p. 31), on aurait souhaité quelques mots sur l'écriture, sur l'imitation hellénistique dans le monnayage, sur la geste hérakléenne et la route de l'étain, etc. Ce sont, d'ailleurs, les développements relatifs à la démographie, à la vie économique et sociale qui font le prix d'un livre écrit par un médiéviste sur une province de l'Empire romain. Des pages comme celles qui montrent les origines ethniques des terroirs français, comme celles où l'on voit sur quel principe de droit fiscal romain reposent l'immutabilité bien connue des limites cadastrales et, par suite, la stabilité des toponymes gentil ices en -âcum, doivent être recommandées aux romanistes comme aux historiens.

(1) Grâce aux fouilles notamment: Marseille, p. 46, Ensérune, p. 49.

(2) Elle complète en particulier le texte pour tout ce qui concerne l'art de la Gaule. Carte des peuples gaulois, cartes administratives : haut et bas-empire.

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