Couverture fascicule

Maria Grossmann, Humanism in Wittemberg 1485-1517

[compte-rendu]

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GROSSMANN Maria, Humanism in Wittenberg 1485-1517, Nieuwkoop (B. de Graaf), 1975, 157 p.

Les études consacrées à l'humanisme allemand des régions du Nord et de l'Est sont relativement peu nombreuses : les centres de gravité de la culture nouvelle sont alors plus au Sud, à Erfurt, à Nuremberg, et plus à l'Ouest, à Tubingen et à Bâle. Aussi n'était-il pas sans intérêt de montrer que Wittenberg, avant de devenir la capitale de la Réforme, fut un centre humaniste actif. Dernière en date (1502) des créations universitaires qui jalonnent toute l'histoire du XVème siècle, l'université de Wittenberg fut aussi la première qui ait été fondée sans l'autorisation de l'Eglise. L'humanisme, de ce fait, put s'y affirmer d'emblée et se maintenir en équilibre en face de la scolastique. Croissance rapide (800 étudiants dès la troisième année), vigoureuse impulsion reçue de maîtres comme Hermann von dem Busch et Christoph Scheurl, activité intense des imprimeurs, développement de la bibliothèque : la convergence de ces facteurs de culture est retracée ici en quelques brefs, mais denses chapitres fondés sur des données nombreuses et précises.

Luther lui-même, nommé à Wittenberg en 1511, se trouvera imprégné de cet environnement humaniste, à tel point qu'il se déclarera en faveur de Reuchlin au moment de la publication des Epistolae Obscurorum Virorum. Sous son influence, cependant, l'université s'orientera dans une autre direction, qui l'écarté des bonae litterae. La conclusion de l'auteur est que, tout bien considéré, l'humanisme à Wittenberg ne fut qu'un bref intermède. L'ouvrage confirme ainsi une thèse qui vaut pour l'ensemble de l'Allemagne : les débuts de la Réforme marquent bien une cassure avec la culture de la période précédente. La situation nouvelle est symbolisée par Reuchlin qui déshérite son petit- neveu Mélànchthon parce qu'il refuse de quitter Wittenberg pour Ingolstadt. C'est ici que les chemins se séparent — même si certains, et Mélànchthon tout le premier, s'efforcent de maintenir les contacts — . L'étude est accompagnée d'une utile et abondante bibliographie (plus de 500 titres) et d'un index.

Joël LEFEBVRE