Topoi 19 (2014) p. 679-686 Compte rendu
S. K. Lucore, M. Trümper (éds), Greek Baths and Bathing Culture, New Discoveries and Approaches, Babesch suppl. 23 (2013), 350 p. Ce très beau volume s’inscrit dans la dynamique générée par le colloque d’Alexandrie, Le bain collectif en Égypte, balaneia, thermes et hammams, organisé dans le cadre du projet Balnéorient en 2006 et dont les actes ont été publiés en 2009. Dans ce nouvel ouvrage traitant des bains grecs auquel ont participé plusieurs auteurs présents au colloque d’Alexandrie on trouvera quelques études thématiques, plusieurs études de cas, une analyse des systèmes de chauffage fondée sur les exemples égyptiens et en fin de volume un précieux catalogue des bains grecs de l’ensemble du bassin méditerranéen. La large part consacrée aux études de cas concerne essentiellement des édifices d’Italie méridionale, qu’il s’agisse de découvertes récentes comme les bains publics de Caulonia ou ceux privés de la maison à péristyle n° 2 de Monte Iato, de fouilles exhaustives, récentes elles aussi, d’édifices partiellement connus et documentés tels les bains publics de Velia et de Morgantina, enfin de découvertes plus anciennes tels les bains de
Fregellae et de Locri. La première contribution, de A. Stähli, traite des représentations de femmes nues s’adonnant au bain auprès d’une fontaine ou d’un louterion sur les céramiques de la fin vie-début ve siècles. Cette iconographie, récurrente sur la vaisselle de banquet, plutôt qu’à refléter une pratique de la vie quotidienne était probablement destinée à entretenir la convoitise des hommes qui seuls pouvaient participer aux
epulae.
Dans une brève notice, R. Flemming rappelle la complexité des liens qui unissent prescriptions médicales et usage du bain. Ce dernier relevait essentiellement du bien-vivre quotidien et participait à l’équilibre du corps. Ce n’est qu’en cas de maladie qu’il revêtait un caractère plus spécifiquement médical, température, durée et fréquence du bain devenant alors partie intégrante de la thérapie proprement dite. M. Trümper analyse les rapports entre les bains publics et leur contexte urbain. Apparaît ainsi la singularité d’Athènes classique, sans doute la première cité à voir s’édifier ce type d’édifice, et dans laquelle les bains sont systématiquement situés hors les murs. La présence, dans quatre autres cités, de bains intra-muros témoigne de la diversité des cas sans que l’on puisse pour autant cerner les motivations ayant entraîné de tels choix. Au cours du ive siècle et durant la période hellénistique on assiste à une diffusion du phénomène tant en Grèce propre que dans les colonies, l’implantation des édifices étant dictée soit par les autorités urbaines soit par les investisseurs privés soucieux, quant à eux, de drainer un public capable d’en acquitter le tarif d’entrée. Quant aux bains de sanctuaire, relativement rares, ils ne
