Couverture fascicule

Nigel J. Morgan, The Medival Painted Glass of Lincoln Cathedral. Corpus Vitrearum Medii Aevi, Londres, Great-Britain-Occasional Paper III, 1983, 60 p.

[compte-rendu]

Année 1985 143-3 pp. 306-307
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Nigel J. Morgan, The Médiéval Painted Glass of Lincoln Cathedral, publié par Oxford University Press pour la British Academy, Corpus Vitrearum Medii Aevi, Great Britain-Occasional Paper III. Londres, 1983, 31 X 25 cm., 60 p., 12 pi. phot. dont 4 en coul., dessins, relié.

Conçue pour être incorporée à une monographie sur la cathédrale de Lincoln qui n'a pas été publiée, cette étude sur les vestiges de sa vitrerie médiévale (xme-xv8 siècles) n'adopte que partiellement les principes suivis par les volumes de la collection du « Corpus Vitrearum Medii Aevi ». Elle ne comporte pas, par exemple, des schémas sur le degré d'authenticité des panneaux étudiés. Mais ce travail était-il possible dans le cas présent ? On peut en douter car cet ensemble, à, l'origine considérable, a d'une part subi de telles pertes aux xvie et xvne siècles et est, d'autre part, aujourd'hui si oblitéré qu'une recherche de ce type apporterait peu. En effet, les éléments subsistants furent — comme l'explique Nigel Morgan dans l'introduction — transformés et mélangés au xvme siècle, sans respect de l'iconographie originelle, dans le seul but de recomposer des verrières agréables. à regarder. En outre, à l'exception de la rose du bras nord du transept illustrant le Jugement dernier, aucun élément authentique n'est à son emplacement primitif. On ne peut que regretter cette situation car la cathédrale de Lincoln est l'un des rares édifices anglais — avec celle de Cantorbéry — à posséder un patrimoine verrier aussi étendu, datable de la première moitié du xme siècle, souvent d'une admirable qualité formelle et picturale. Ce monument insigne fut, en effet, rebâti à partir de 1192 et le corps de saint Hugues y fut transféré en 1200. La plupart des vestiges vitrés conservés datent des décennies suivantes, notamment la rose nord décrite dans la Vie versifiée de saint Hugues composée entre 1220 et 1235. Il subsiste aussi quelques panneaux plus récents, notamment des anges musiciens provenant de la grande verrière au revers de la façade occidentale (1370- 1380). De la seconde moitié du xve siècle sont préservés quelques « roundels » illustrant des travaux des mois.

L'étude commence par un catalogue raisonné des vestiges actuellement en place, baie par baie, puis panneau par panneau pour les parties historiées. En plus de la rose nord qui a conservé une grande partie de sa vitrerie d'origine,

les éléments préservés sont principalement regroupés dans les deux baies nord et sud du chevet plat et dans les lancettes situées sous les rosés fermant les bras du transept. La recomposition des fenêtres au xvine siècle a abouti à des solutions drastiques. Par exemple, les baies du chevet, chacune à trois lancettes surmontées d'un tympan percé de trois rosaces polylobées, sont occupées par quinze panneaux formés d'éléments historiés et ornementaux remontant à la première moitié du xnie siècle. Provenant de différentes verrières, quatorze compartiments à la baie sud et dix à celle du nord présentent une iconographie lisible, mais parfois plusieurs sujets se trouvent mêlés dans le même médaillon. Entre ces derniers, les restaurateurs ont «inventé » des fonds décoratifs à l'aide de pièces peintes de grisaille des xme et xiv° siècles et ont « cousu » à, ces panneaux hétéroclites des bordures anciennes, souvent bien conservées. N. Morgan reprend généralement les identifications proposées par Jean Lafond qui consacra un long article aux éléments historiés du xine siècle (« The stained glass Decoration of Lincoln Cathedral in the thirteenth Century », Archeological Journal, 103, 1946, p. 119-156).

Cet ensemble vitré comprenait aussi, comme souvent au xme siècle, des fenêtres décoratives en grisaille claire qui subirent le même sort que les verrières historiées. Leurs vestiges ont été utilisés comme compléments des médaillons historiés ou transformés en bordures ou encore recomposés en des fenêtres complètes comme aux lancettes sous la rose nord.

Dans le reste de l'ouvrage Morgan analyse — souvent avec trop de brièveté — ce « matériel » fragmentaire mais d'un intérêt exceptionnel en raison de sa diversité iconographique et formelle. Un premier chapitre est consacré à, l'étude des vestiges iconographiques dont l'auteur fait le recensement par thème. Le programme primitif devait être fort développé, comparable à ceux des cathédrales comme Chartres ou Cantorbéry qui reçurent leur vitrerie à la fin du xne siècle et pendant la première moitié du xme. Outre un ensemble de verrières hagiographiques (saint Jean l'Évangéliste, saint Mathieu, saint Nicolas, saint Denis, saint Jacques le Majeur, saint Hughes et saint Thomas Becket ( ?)), mariales (Vie de la Vierge et Légendes de Théophile et de l'Enfant juif de Bourges) et moralisante (parabole de l'Enfant prodigue), il comprenait probablement un cycle typologique. Morgan suppose qu'il était très sophistiqué étant donné l'iconographie — rare — de quelques-uns des médaillons conservés. L'illustration des parallèles sacrés entre les deux Testaments semble logique à Lincoln au début du xine siècle car l'Angleterre a joué un rôle essentiel dans l'élaboration de cette imagerie, notamment grâce à des recueils comme le Pictor in Carminé, utilisé par Madeline Càviness pour expliquer plusieurs verrières typologiques de Cantorbéry (1180- 1200).

Jean Lafond avait supposé des connexions stylistiques entre ces vestiges et des œuvres françaises. L'auteur récuse cette hypothèse et introduit de nouvelles pistes de recherches en comparant certains éléments, — ceux de la rose nord notamment — à des enluminures de manuscrits — des bestiaires en particulier — exécutés dans la région de Lincoln à la fin du xne et au début du xme siècle. Il évoque aussi

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