Couverture fascicule

Dominique Fournier, "Les noms de famille modernes des cantons de Nocé et du Theil-sur-Huisne", Cahiers percherons, 1996/4 et 1997/1

[compte-rendu]

Année 1998 31-32 p. 340
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Nouvelle Revue d'Onomastique n° 31-32 -1998

Dominique FOURNIER, *Les noms de famille modernes des cantons de Nocé et du Theil-sur-Huisne", Cahiers percherons, 1996/4 et 1997/1, 132 p.

Premier du genre pour le Perche, cet ouvrage est issu d'une conférence donnée par l'auteur en 1988, au manoir de la Lubinière où s'étaient réunis les Amis du Perche.

Les matériaux sont tirés de l'Annuaire postal de l'Orne (1986). Dans une première partie -la plus copieuse -consacrée à L'Etymobgie, l'auteur examine, selon le plan habituel aux travaux de patronymie, les différents types anthroponymiques relevés, que les noms soient autochtones ou d'importation plus ou moins récente : noms de baptême, d'origine, de professions et dignités, sobriquets. Une seconde partie : La Formation, traite des dérivations et compositions. Troisième partie, plus brève, La Fonction, c'est-à-dire celle qu'assuraient les noms propres au sein de la société : patronymes et patronymiques, ces derniers comportant une marque de filiation (suffixes notamment, y compris dans des noms étrangers : espagnol -ez, anglais -son, etc.), et matronyme -sujet auquel l'auteur a consacré déjà plusieurs études. Enfin quelques pages concernent La Langue locale, à savoir les traits dialectologiques susceptibles d'orienter vers l'origine géographique des noms de famille.

Certains des noms ici collectés sont bien bas-normands, tels Gouhier ou Gasselin (cartes de localisation pages 13 et 19), on notera le groupement caractéristique du nom de famille Chrétienne, ancien matronyme (carte p. 29). Mais un schéma (p. 111) montre que l'apport "exogène", c'est-à-dire n'appartenant pas au français proprement dit, n'est pas négligeable.

En annexe, l'auteur donne la liste des 37 noms les plus fréquents ; on observe là que les deux premiers sont des noms d'origine : Boère et Vallée, le troisième un nom de dignité : Chevalier ; un nom individuel (nom de baptême), Renard, n'arrive qu'en quatrième position, bien que ce dernier type soit le plus représenté dans le corpus, comme le montrent les "fromages" de la page 4.

In fine, l'index alphabétique des noms de famille et un glossaire des termes techniques, qui sera utile au non-spécialiste.

Quelques remarques, au fil de la lecture :

-p. 10 : Beilanger, classé sous un premier élément germanique Ans-, à interpréter donc "bel Anger", n'a probablement pas à figurer sous cette rubrique : Bellanger est essentiellement une variante de Béranger.

-p. 40 : Advielle, représenté surtout en Pas-de-Calais, semble difficilement explicable comme "(fils) à Vielle", l'auteur lui-même considérant vielle comme le "français dialectal (Sud-Ouest) vielle "ville, viliage"(latin villa)".

-p. 66 : Violleau peut-être dérivé tout autant de vbl "petit chemin" en Bourgogne et Dauphiné, que de viole instrument de musique. La suffixation en -eau est inconnue du FEW dans les deux cas.

-p. 66 : Lego : on ne voit pas pourquoi ce serait le verbe latin lego "je cueille" ; Lego est une variante de Le Goff, nom breton du "forgeron".

-p. 67 : Faut-il vraiment rattacher Paguenaud à l'occitan pagar "payer" ? Il serait plus plausible d'y voir un dérivé (occitan) de paganus "païen".

-p. 79 : Reboule st cité sous la rubrique de l'ancien français boler "tromper". Pourtant, ce nom, particulièrement fréquent dans le Midi, y a une tout autre acception ("boulot, replet").

Il n'est pas nécessaire de multiplier les remarques de ce genre, s'agissant d'un corpus de noms dont, dans la plupart des cas, on ne connaît pas les antécédents.

Le répertoire est utile, il pique la curiosité et l'on voudrait disposer d'un relevé analogue, mais, plus ancien de deux ou trois siècles, afin de comparer les matériaux. Dominique Foumier nous le donnera-t-il un jour ?

Marianne MULON

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