La politique étrangère du général de Gaulle
Elie Barnavi et
Saul Freidlànder, et al.
Publications de l'Institut universitaire
de hautes études internationales
de Genève PUF, 1985, 207 pages
L'Ecole d'histoire de l'Université de Tel-Aviv a organisé en décembre 1980 un colloque sur la diplomatie gaulliste qui n'a rien perdu de son actualité. Tout au plus peut-on regretter que les actes du colloque se contentent de publier les communications, sans faire place aux débats qui ont dû parfois être passionnés quand on juge de la qualité des historiens, des acteurs et des témoins réunis. S'agissant des « fondements de la politique étrangère gaullienne » les exposés de Léo Hamon (De Gaulle et l'histoire) et de René Ré- mond (De Gaulle et les forces politiques françaises) sont des modèles de clarté et de modération. Léo Hamon montre bien ce qui chez de Gaulle dépasse le nationalisme ordinaire, « une transposition à la France d'une idée juive, celle de l'Alliance, celle d'un peuple auquel l'Eternel a donné une mission particulière. Un messianisme français entre dans " une certaine idée de la France " ». René Rémond montre le rôle des conférences de presse dans cette mission : plus que l'effet de surprise, il y voit le souci permanent de « saisir l'opinion », une véritable fonction pédagogique du discours. Que ce magis- ter n'aille pas sans malentendu, bien des interventions en portent témoignage.
L'année 1967 a ainsi marqué un double choc dans l'opinion. Le « vive le Québec libre » est étudié par Marc Laurendeau dans un exposé qui figure bizarrement dans la