Couverture fascicule

A. Seiler-Baldinger, Systematik der Textilen Techniken

[compte-rendu]

Année 1993 125 p. 206
doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 206

Annemarie Seiler-Baldinger, Systematik der Textilen Techniken. Basel, Ethnologisches Seminar des Universität und Museum für Völkerkunde in Kommission bei Wept & Co. AG Verlag, 1991, 290 p., bibl., index, ill. (« Basler Beiträge zur Ethnologie » 32).

L'édition originale de cet ouvrage parut en 1973. Après une édition anglaise (Ahmedabad, 1979) et une réimpression allemande (Bâle, 1981), cette nouvelle édition confirme son incontestable utilité. Il s'agit d'une classification des techniques textiles non industrielles, et pas seulement des tissages mais aussi des étoffes faites avec un seul fil (entrelaçages, tricot, crochet, etc.). Comme le note Alfred Bühler dans la préface, ce classement par techniques de fabrication se distingue fondamentalement du classement descriptif des textiles finis auquel se livra Irene Emery dans The Primary Structures of Fabrics (Washington, D.C., The Textile Museum, 1966).

A l'aide de dessins au trait, Annemarie Seiler-Baldinger donne des exemples de techniques qui vont de la plus simple à la plus compliquée. A la différence d'Irène Emery, ses préoccupations sont d'abord ethnographiques. Laissant de côté le mode de fabrication, Emery montrait, par des exemples construits avec de gros fils, photographiés de près, les structures de chaque type de croisement de fils. En même temps elle établissait une terminologie cohérente. Disons qu'elle travaillait pour les archéologues, les conservateurs de musée, dont la tâche est de décrire et de classer des pièces séparées de leur contexte, donc de l'histoire et du processus de leur fabrication. Les deux méthodes ont leur avantages respectifs. En fait elles se complètent.

Cette nouvelle édition du livre de Balder-Seilinger, enrichie d'illustrations en couleurs, offre un index en six langues européennes et une bibliographie de 104 pages (publications groupées par thèmes, puis reprises dans un classement général). Dans son avant-propos à la nouvelle édition, l'auteur déplore le manque fréquent de désignations adéquates en français. En gros, elle a raison ; comme elle, nous regrettons qu'un travail de classification générale des textiles n'ait pas encore été entrepris en France. Elle semble toutefois ignorer, pour ce qui concerne le métier à la tire, les théories sur le tissage de la soierie lyonnaise, et, pour ce qui concerne la tapisserie, l'ouvrage capital de Nicole Viallet, Principes d'analyse scientifique : tapisserie, publié par le Ministère de la Culture (Paris, 1971). En dépit de ces lacunes, ce livre, qui donne sous chaque dessin l'équivalent en plusieurs langues des termes techniques, apportera, même aux ethnologues francophones, un excellent outil pour apprendre à reconnaître et décrire des textiles.

Monique Lévi-Strauss