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Mario Salmi. La Basilica di San Salvatore di Spoleto. (Studi dell'Accademia Spoletina). In-4°, 86 p. avec 23 illustrations dans le texte et 1ÏJ9 planches hors-texte. Ed. Leo S. Olschki, Florence, 1951.

La magistrale monographie, abondamment illustrée, que M. Mario Sal- mi, professeur d'Histoire de l'Art à l' Université de Rome, vient de consacrer à la Basilique du Saint-Sauveur de Spolète, est le développement d'une étude qu'il avait publiée dès 1919 dans la revue Dedalo sous le titre de : La Basilica di San Salualore presso Spoleto, alors qu'il exerçait les fonctions d'inspecteur des monuments de l'Ombrie.

C'est dire que l'auteur s'est occupé de très longue date d'un édifice qui compte parmi les plus intéressants du haut Moyen Age et sur lequel il a eu le mérite d'attirer le premier l'attention des archéologues. L'Académie de Spolète lui a permis de reprendre et de compléter cette première esquisse en discutant à fond tous les problèmes soulevés par un édifice dont l'histoire n'est pas éclairée par des textes.

La basilique du Sauveur, qui se dresse au sommet de la colline de S. An- gelo près de Spolète. nous est parvenue malheureusement en mauvais état. Elle a été défigurée au cours des siècles par le vandalisme ou l'incurie, et le premier travail qui s'imposait était la restitution du monument, tel qu'il était dans sa forme primitive, antérieurement aux altérations qu'il a subies.

C'est précisément l'objet de la première partie de cette monographie

intitulée : La Hicoslruzione idéale del monumenlo. L'auleur reconstitue avec précision le plan initial et l'élévation de la façade à deux étages qui comportait au-dessus d'an portique à colonnes, percé de trois portes correspondant aux trois nefs, une sorte de tempietto orné de quatre pilastres corinthiens el sut monté d'un fronton. Les encadrements des portails ainsi que la décoration du chœxir(presbiterio) dont les entablements sont supportés par des colonnes cannelées à chapiteaux corinthiens, subsistent encore aujourd'hui et donnent une haute idée de la technique et du goût du maître d 'œuvre

Les mosaïques pavimentairesetparié- tales n'ont laisse que de faibles traces ; mais la basilique a reçu à la fin du Moyen Age un décor de fresques représentant une grande croix gemmée, la Crucifixion, la Vierge à l'Enfant et des figures de saints, qui sont assez bien conservées.

Le problème le plus délicat est sans doute la datation de l'édifice sur laquelle les archéologues ne sont pas d'accord. S'agit-il d'une église paléochrétienne ou préromane ? M. Salmi est partisan delà première thèse et place la construction de la basilique spolétine à la fin du ive ou au commencement du ve siècle, tandis que, d'après l'archéologue allemand Deichmann, elle ne daterait que du ix° siècle *. II y a entre ces deux chronologies un écart de quatre

i. F. W, Deichmann. Die Entstehungs- zeit von Salvatorkirche und Clitumnustem- pelbei Spoleto (Milteil. des deutschen arch. Instituts, ig43).