Le paRLOIR AUX CURIEUX 224411

LE PARLOIR AUX CURIEUX

Réponses

R 88 Pharmacie et littérature

Le pharmacien Jean Bouhier, fondateur de l’École de Rochefort

Durant l’Occupation, la petite ville d’Anjou de Rochefort-sur-Loire devient un haut lieu de la poésie et de la résistance artistique. À l’origine de ce rassemblement de jeunes poètes entrés en dissidence se trouve un pharmacien : Jean Bouhier (1912-1999). Comme le rappelle Serge Wellens dans son «Historique de l’École de Rochefort » 1,

au début de la guerre, Bouhier tient, avec sa femme Colette, une officine à Rochefort, «parmi les vignobles des Coteaux du Layon » . À 29 ans, ce jeune diplômé de la Faculté de pharmacie de Nantes a déjà publié plusieurs recueils de ses poèmes :

L’Irréalité d’un monde (1933), Le Livre d’un amour (1933), Poèmes de l’amour et de la mort (1933), Grains de poussière (1934), Hallucinations (1937) et Homme, mon frère (1939), ce dernier préfacé par Maurice Fombeure. «P our l’heure, raconte Serge Wellens, Jean Bouhier héberge le peintre [ Pierre] Penon [ 1902-1972] et ils passent le plus clair de leur temps à parler peinture, poésie, philosophie, bref à refaire le monde. » Les deux jeunes gens collaborent à un ouvrage (Les Onze Cordes de l’arc, paru en 1941) et décident de créer, dans son prolongement, un groupe poétique qu’ils baptisent, non sans humour, «l’École de Rochefort » . Une revue littéraire – Les Cahiers de l’École de Rochefort – en sera le fer de lance, qui plus est publiée sans visa de censure.

Revue d’histoire de la pharmacie, LVIII, N° 366, 2e trim. 2010, 241-252.

PA R LOIR