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Veuves, religieuses et servantes à Toulouse. Trois rôles sociaux féminins traditionnels de l’Ancien Régime au XIXe siècle

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Veuves, religieuses et servantes à Toulouse Trois rôles sociaux féminins traditionnels de l’Ancien Régime au début du XIXe siècle

Georges HANNE

Professeur agrégé d’histoire moderne, chargé de cours Université Toulouse 2

Dans la ville d’Ancien Régime, trois figures féminines semblent particulièrement visibles1 : celles de la veuve, de la nonne et de la servante. Les femmes qui les incarnent sont en effet identifiables et identifiées, alors qu’en règle générale l’identification et l’individuation n’ont pas lieu, puisque la plupart des femmes appartiennent à un groupe de parenté au sein duquel leur action est recouverte et occultée par celle du chef de foyer, généralement de sexe masculin. Dans une société qui se définit essentiellement par rapport au passé, chacune de ces trois figures est porteuse de représentations liées à la tradition, c’est-à-dire à la transmission dans le temps d’éléments matériels ou symboliques. Très présentes dans les rapports quotidiens de couches sociales diverses, veuves, religieuses et servantes sont impliquées dans le travail de reproduction du corps social tout en s’écartant de la fonction de reproduction biologique. Mais, ici comme ailleurs, la tradition est par nature ambivalente, non simplement continuité, mais surtout appropriation inventive d’un héritage qui s’accompagne souvent d’inflexions importantes, voire de ruptures majeures. Au-delà de la question des valeurs dont ils sont porteurs, il est particulièrement intéressant de voir comment ces trois rôles sociaux ont résisté aux transformations brutales de leur environnement provoquées par la Révolution et comment ils ont évolué à l’issue de cette dernière et se sont adaptés au nouveau contexte.

La veuve, vecteur de transmission et objet de charité

Au XVIII e siècle, si la figure de la veuve est plus courante que celle de son homologue masculin, c’est sans doute d’abord parce que l’état de viduité était effectivement plus fréquent chez les femmes. Trois raisons au moins peuvent l’expliquer : les femmes se mariaient plus jeunes que les hommes ; elles se remariaient nettement moins souvent qu’eux2, car leurs secondes noces étaient assez mal perçues, pour une part à cause de la crainte de mettre en péril l’héritage des enfants du mari défunt3 ; enfin, si la situation d’infériorité légale de l’épouse justifiait cette méfiance à l’égard du remariage, réciproquement, le statut juridique relativement favorable de la veuve, qui exerçait de nouveaux pouvoirs à la mort de son mari tout en étant assurée d’une protection contre la famille de ce dernier4, pouvait peut-être l’inciter à pérenniser cette situation avantageuse. Mais la visibilité des veuves est aussi en cause, tant à l’égard des veufs, dont la position sociale n’était guère affectée par le veuvage, que relativement aux autres femmes pour les incidences positives de l’état de viduité qu’on vient d’évoquer.

1. Sur la notion de visibilité, voir les travaux du groupe de recherches Femmes-Méditerranée de la Maison des sciences de l’homme d’Aix-en-Provence, rassemblés dans G. Dermenjian, J. Guilhaumou et M. Lapied (dir.), Femmes entre ombre et lumière. Recherches sur la visibilité sociale. Deux questions se posent qui se recoupent plus ou moins, d’une part celle de la visibilité des femmes dans les sources utilisées par l’historien(ne), d’autre part le rapport de la société au couple visibilité/ invisibilité des femmes. 2. S. F. Matthews Grieco, «Corps, apparence et sexualité » , p. 97-98. 3. S. Beauvalet, Être veuve sous l''Ancien Régime, p. 232 et 237-238. 4. Ibid., p. 195.

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