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Jean Bruhat : Gracchus Babeuf ou le «premier parti communiste agissant », 1978

[compte-rendu]

Année 1979 11 p. 477
Fait partie d'un numéro thématique : L'année 1778
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Jean Bruhat : Gracchus Babeuf ou le «premier parti communiste agissant ». Paris, Librairie Académique Perrin, 1978, 252 p.

Babeuf, qui le connaît ? Pendant plus d'un siècle les divers régimes qui se sont succédé en France ont fait le black-out sur le «premier commu¬ niste agissant » et ceux qui se sont penchés sur lui étaient trop-passion¬ nés pour en livrer une idée exacte. Ce n'est guère que depuis un quart de siècle que les historiens ont consenti à se pencher raisonnablement sur son destin et surtout sur sa doctrine égalitaire.

Il faut remercier J. B. d'avoir livré à la curiosité du grand public le per¬ sonnage de Babeuf. On y découvre que loin d'être le sanguinaire anar¬ chiste, le démolisseur systématique de toute forme de société, Babeuf était un être sensible, poète à ses heures, rigoureux dans la langue (une de ses lettres de prison adressée à son fils vante les mérites de la grammaire) et en pensée : son communisme est le fruit d'une réflexion élaborée à partir de son métier de feudiste avant la Révolution et de l'écho de la Constitution de 1793, soucieux de donner à ses contemporains un nouveau cadre de société.

Le seul' tort de Babeuf est, qu'ayant radicalise profondément sa pensée, il vivait dans son idéal et projetait son utopie dans la réalité. Aussi n'est-il pas étonnant que la «conspiration des Egaux » nullement préparée dans la masse populaire ait été un échec. Mais était-il si nécessaire de le condamner à mort ? M Marion.