Paris: éd. Belin, collection Mappemonde, 2002 - 320 p. L'équipe «Mobilités Itinéraires Territoires» réunie autour de Rémy Knafou poursuit depuis plusieurs années une réflexion souvent décapante sur la géographie du tourisme. Faisant suite aux travaux menés dans le cadre de l'Institut de Saint-Gervais, Lieux communs entreprend une sorte de refondation de la géographie du tourisme. Et cette reconstruction n'entend pas s'embarrasser des errements des prédécesseurs dont les auteurs dénoncent d'emblée «l'indigence de la pensée». Dans la lignée des ouvrages de Fl. Deprest et de J.-D. Urbain ou, dans un autre genre, de P. Bruckner, la première partie est donc consacrée à une déconstruction systématique des idées reçues sur le tourisme. Les préjugés dont sont victimes les touristes révéleraient essentiellement un masochisme et une culpabilité intériorisés par les schémas de pensée dominants. La deuxième partie cherche à identifier les réelles motivations des touristes. Le tourisme est défini comme un «projet existentiel» qui permet à tout un chacun de se confronter à une «altérité choisie». Ici, les développements reposent donc essentiellement sur des considérations psychologiques. Le tourisme, parce qu'il participe de la construction de la personnalité, suppose un apprentissage individuel et collectif des pratiques touristiques.