Couverture fascicule

Jacky Assayag et Gilles Tarabout, eds., La possession en Asie du Sud. Parole, corps, territoire.

[compte-rendu]

Année 1999 151-152 pp. 283-286
Fait partie d'un numéro thématique : Autres temps, autres lieux
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Paris, EHESS, 1999 («Purusârtha» 21).

Cet ouvrage collectif dirigé par Jacky Assayag et Gilles Tarabout réunit treize contributions autour de la possession en Asie du Sud. Dans le prologue, G. Tarabout rappelle combien ce thème est longtemps resté marginal dans les études anthropologiques ayant trait à cette aire culturelle. On est bien loin des foisonnantes réflexions consacrées à la possession en Afrique ou aux Amériques. De plus, les travaux proposés ne portent souvent que sur les franges, qu'elles soient géographiques (les régions situées à la périphérie de l'Inde tels le Népal ou le Sri Lanka) ou sociologiques (les populations dites «tribales »). Une des raisons de cette marginalité est à rechercher dans l'influence largement déterminante des études textuelles dans la discipline et, en corollaire, dans des choix anthropologiques réfléchissant la tendance

qu'ont les élites de ces sociétés à dévaluer les pratiques populaires liées à la possession. (Ce constat vaut d'ailleurs pour le Maroc où les ethnologues ont regardé les cultes de possession à travers le prisme de l'islam orthodoxe ou des «hautes» pratiques soufîes !)

Comment redonner à la possession une place plus conforme à la réalité quotidienne en Asie méridionale ? Le critère ayant présidé à la sélection des textes est résolument anthropologique. Le phénomène ne saurait être appréhendé comme un comportement psychopathologique ou un «état modifié de conscience», ces définitions conduisant invariablement à faire de la possession un champ d'étude autonome. En revanche, considérer la possession comme l'un des modes de contact entre dieux ou esprits et les humains impose de questionner aussi les rites sur la nature des propos échangés, sur la construction culturelle du corps et de la personne, qui est à l'œuvre. Partant, une étude de la possession appelle «une approche intégrée» de la parole, du corps et de l'espace (page 18).

Une observation ethnographique centrée sur « l'univers du discours » auquel renvoient les rituels débouche sur un même constat : la possession ne se déploie pas uniquement dans le registre thérapeutique de la réponse à des problèmes individuels. E. Schômbucher (Université de Heidelberg) souligne ainsi que l'efficacité de la parole des médiums vàdabalija (Inde du Sud) réside dans leur capacité à combiner deux types de discours, l'un thérapeutique, l'autre, stéréotypé qui renvoie à l'ordre des choses divines. D. Berti (Université de Sienne) montre, pour sa part, comment un possédé de la vallée de Kullu (Himachal Pradesh) profite d'une situation de crise (une période de

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