Victor Pérez Diaz, « El exodo rural en la Tierra de Campos (1961-1964). Extrait de Anales de Economia, 1964, II, 8, pp. 741-780.

Cette étude, qui porte sur la décomposition de la société rurale de la Tierra de Campos, au cœur de la Castille, livre les premiers résultats d'une enquête réalisée en 1964 pour la Commission du Plan de développement de la Tierra de Campos (Commissariat du Plan espagnol).

L'objet de l'étude est le phénomène de régression numérique de la population de la Tierra de Campos, causé par l'émigration, mis en rapport avec l'évolution économique et sociale de la région. Utilisant des données recueillies par questionnaire, elle fut complétée par une recherche sur un échantillon de 470 exploitants agricoles de la région et par l'observation directe dans 17 villages.

La plus longue partie de l'étude est consacrée à l'analyse du volume, de la structure et de l'évolution de l'émigration, et nous apprend qu'entre le 1er janvier 1961 et le 30 juin 1964, un dixième de la population a quitté son municipio (canton) d'origine. Délaissant surtout les villages les plus petits, souvent par familles entières, ce sont des individus jeunes, salariés agricoles en écrasante majorité, qui constituent le gros du flot migratoire. Pour les salariés agricoles comme pour les exploitants, la courbe d'émigration s'accroît régulièrement le long de la période considérée. Mais si pour les premiers, elle s'accroît de façon continue, pour les derniers, le nombre d'émigrants commence par s'accroître lentement pour monter brusquement de 1963 à 1964. Ce fait semble être dû à un effet structurel de l'émigration des ouvriers agricoles, qui, en réduisant sévèrement les disponibilités en main-d'œuvre, provoqua une augmentation du taux des salaires, et mit les petits exploitants dans l'impossibilité de faire face au coût accru de la main-d'œuvre, les forçant à abandonner la terre.

V. Pérez Diaz tente d'expliquer le phénomène migratoire par le contraste entre