Couverture fascicule

Claude F. Poliak, La Vocation d'autodidacte, Bibliothèque de l'éducation, 1992

[compte-rendu]

Année 1993 35-3 pp. 359-361
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SOCIOLOGIE DU TRAVAIL N° 3/93

Comptes rendus

Claude F. POLIAK, La Vocation d'auto¬ didacte, Paris, L'Harmattan (Bibliothèque de l'éducation), 1992, 253 p.

Il n'est certainement pas paradoxal d'étudier l'autodidaxie («action de s'ins¬ truire sans maître » selon le Larousse) à tra¬ vers une population d'étudiants, dès lors que ces derniers sont des non-bacheliers ayant accédé à l'enseignement supérieur grâce aux dispositions dérogatoires offertes par l'Université de Paris VIII-Saint-Denis. L'enquête de Cl. F. Poliak met en effet clairement en évidence que le statut actuel de ces étudiants n'est que l'aboutissement plus ou moins tardif de conduites anté¬ rieures d'«appropriation hérétique » de savoirs, que l'institution universitaire aurait pour fonction de rationaliser d'abord et de «légitimer » ensuite. Une telle population n'offre-t-elle pas un terrain privilégié d'étude des parcours extra-scolaires d'indi¬ vidus (pourquoi, d'ailleurs, s'obstiner à parler d'«agents » ?) qu'une exclusion sco¬ laire plus ou moins précoce n'a pas fait renoncer à des pratiques d'apprentissages culturels et sociaux d'autant plus résolues qu'elles font recours (et retour) au système scolaire lui-même ? De telles conduites ne sont pas celles de tous les autodidactes, mais sans doute permettent-elles d'identi¬ fier à coup sûr ceux qui, manifestement, en ont eu la «vocation » : ces «intellectuels d'intention dont les origines sociales et/ou les parcours scolaires initiaux ne les desti¬

naient pas à devenir ou à tenter de devenir ce qu'ils sont socialement et/ou culturelle-ment devenus » (p. 10).

L'ouvrage présente en effet une analyse sociologique serrée des facteurs de cette vocation et des conséquences de sa réalisa¬ tion dans l'accès à l'enseignement supé¬ rieur. L'enquête porte sur un large échan¬ tillon de ces individus aux trajectoires sociales et scolaires atypiques, qui parvien¬ nent à (ou tentent de) retrouver un statut qu'ils n'auraient pas dû perdre, ou à conquérir un statut auquel ils n'étaient pas «destinés ». Mais deux chapitres seulement (les troisième et quatrième) sont consacrés aux «entreprises de rattrapage » des pre¬ miers, tandis que l'essentiel de l'étude (les quatre chapitres suivants) s'intéresse aux seconds -«vrais » autodidactes dont la plus grande brièveté de la carrière scolaire ini¬ tiale révèle l'origine sociale inférieure (c'est plus simple que d'écrire «originaires des régions dominées de l'espace social »), et atteste de l'ampleur du retard à combler.

Pourtant, à y regarder de plus près, ces derniers sont loin d'être partis «de rien » (chap. 5). De nombreux traits témoignent en effet du caractère atypique de leurs familles d'origine lorsque l'on compare celles-ci à l'ensemble de la catégorie à laquelle elles appartiennent. Souvent plus diplômées, plus cultivées, plus en ascension sociale, plus attentives à l'éducation de leurs enfants, plus religieuses et/ou mili¬ tantes à tous égards que la moyenne, elles

Sociologie du travail. —

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