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Alessandro Garcea, Cicerone in esilio. L’epistolario e le passioni, 2005

[compte-rendu]

Année 2008 77 p. 433
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Alessandro GARCEA, Cicerone in esilio. L’epistolario e le passioni. Hildesheim, Olms, 2005. 1 vol. 14,5 x 21 cm, VIII-323 p. (SPUDASMATA, 103). Prix : 48 €. ISBN 3-487-12831-4. Le premier chapitre du présent ouvrage donne le texte latin du corpus des lettres d’exil (Att. 3, Fam. 14, 1-4, Q. Fr. 1, 3 ss.), présentées dans l’ordre chronologique. À part quelques observations de critique verbale, le commentaire de M. Garcea se borne à situer sommairement les textes dans leur cadre historique et politique. Le deuxième chapitre, intitulé La comunicazione epistolare durante l’esilio, étudie les problèmes inhérents à la communication entre personnes éloignées l’une de l’autre et les moyens mis en oeuvre pour y remédier dans la mesure du possible et achever ce que l’auteur appelle une interazione «ibrida » (p. 101). C’est dans cette optique qu’il analyse l’usage des pronoms personnels et deictiques ; la structure du dialogue dans les contacts épistolaires ; la manière dont sont présentés les sentiments personnels et les requêtes adressées au(x) destinataire(s) ; les changements dans la ligne de développement du discours par des procédés qui rappellent la communication orale ; le rôle des conventions de politesse ; le jeu des implications et des silences dans les échanges épistolaires. Le chapitre 3 est avant tout consacré à ce que M. Garcea appelle «il linguaggio delle passioni » . Il étudie les formes le plus fréquemment employées par Cicéron pour définir son expérience de l’exil et établit une comparaison entre leur usage dans la correspondance de la période du bannissement et les descriptions qu’il en fournit dans deux autres corpora : il s’agit d’un côté d’oeuvres théoriques comme les Tusculanae et le De oratore, qui traitent des passions mentionnées par Cicéron dans ses lettres, mais cette fois dans le but de les combattre ou de les susciter chez les autres, de l’autre, des discours où il parle de son exil et de son retour triomphal. Passent ainsi successivement la revue : dolor, miseria et le reste du vocabulaire employé par Cicéron pour peindre son malheur et son abattement, et les réactions que cela provoque tant chez lui-même que chez les autres personnes. Une constatation qui s’impose à plusieurs reprises est que Cicéron, dans les discours postérieurs à son retour d’exil, aime attribuer à la société romaine tout entière (ou, en tout cas, aux boni) les sentiments de douleur et de découragement que, dans ses lettres, il admet éprouver personnellement, et qu’il prétend avoir assumé sa condition d’exilé par amour de la patrie et non pas en cédant à la peur. Un long paragraphe est consacré à la démonstration qu’il est possible de découvrir dans les lettres la mise en pratique de nombreux préceptes rhétoriques relatifs à la miseratio. Dans le dernier paragraphe, qui porte le titre L’individuo e la città (3.3), M. Garcea parle e. a. du conflit entre rôle assumé (persona) et caractère réel et du phénomène d’invidia dans les rapports sociaux. L’ouvrage se termine par une bibliographie de plus de 50 pages et les indices d’usage. Daniel KNECHT