La médecine personnalisée en période prénatale : besoins et points de vue de femmes enceintes sans risque accru d’avoir un enfant ayant une anomalie génétique
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Publication date
2019Author(s)
Lapointe, Gabrielle
Subject
Médecine personnaliséeAbstract
Graduellement, de nouvelles technologies pangénomiques et des tests non invasifs remplacent les techniques conventionnelles de dépistage et de diagnostic prénataux. En fournissant de plus en plus d’informations sur le génome foetal sans mettre la grossesse en danger, ces technologies ouvrent la porte à la médecine personnalisée en période prénatale (MPP). Malgré d’indéniables avantages, la littérature met en garde contre les dérives que ces tests pourraient entraîner. Peu abordés sous l’angle de la médecine personnalisée, les enjeux de la génomique prénatale sont interrogés ici à la lumière des responsabilités individuelles, notion au coeur de la MPP. Ils s’avèrent d’autant plus importants que les femmes enceintes sont confrontées à de nombreux dilemmes. Faut-il recourir aux tests génomiques prénataux ? Est-il souhaitable de connaître toutes les maladies qu’ils peuvent révéler ? Doit-on poursuivre la grossesse à la suite de résultats anormaux ? Comment faut-il se positionner face à la pression extérieure ou aux représentations sociales partagées avec l’ensemble de la société ?
L’objectif général de cette étude était : dans le contexte de la MPP, développer des connaissances sur les besoins et les points de vue de femmes enceintes sans risque accru d’avoir un enfant avec une anomalie génétique et identifier les raisons qui sous-tendent leurs positions. En optant pour un devis de recherche descriptif-interprétatif et une approche transdisciplinaire, nous avons réalisé quinze entrevues semi-dirigées auprès de femmes enceintes de la région de l’Estrie (Québec, Canada). Les données ont fait l’objet d’une analyse inductive générale. Globalement, les participantes voulaient avoir accès à des tests leur permettant d’en savoir plus sur le génome foetal que ce que propose actuellement le système de santé québécois, à la condition qu’ils soient sécuritaires pour le foetus. L’identification des traits physiques ou comportementaux ne les intéressait pas. Si, a priori, la majorité des femmes voulait connaître toutes les pathologies et les handicaps physiques ou mentaux pouvant affecter le foetus, elles étaient plus sélectives quand les maladies leur étaient présentées une à une. Les raisons expliquant ces différences se fondaient sur leurs expériences, leur environnement, leur bien-être et celui de leur famille et de l’enfant. Tout en étant engagées dans le maintien de leur santé pendant la grossesse et dans la quête d’informations pertinentes pour prendre leurs décisions, elles souhaitaient être accompagnées par des professionnel(le)s de la santé, afin de faire des choix éclairés. Si elles revendiquaient la responsabilité d’adopter des comportements favorisant la santé du futur enfant, elles ne croyaient pas qu’il était de leur devoir de recourir à la MPP et encore moins qu’il s’agissait d’un moyen d’éviter la naissance d’un enfant malade. Enfin, cette étude illustre la diversité des besoins que pourraient avoir les femmes enceintes dans le cadre de la MPP, l’importance des contextes dans leurs prises de décisions et la nécessité de considérer cette variable dans l’offre des services médecine prénatale.
Collection
- Moissonnage BAC [4692]
- Médecine et sciences de la santé – Mémoires [1812]
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