Unpublished conference/Abstract (Scientific congresses and symposiums)Le développement du système lexico-sémantique chez l'enfant et sa déstructuration chez la personne atteinte de maladie d'Alzheimer : une perspective life-span.
Gayraud, Frédérique; Simoes Loureiro, Isabelle; Frouin, Camille et al.
2014 • Colloque international organisé par le CRPCC (EA 1285) : 'Développements atypiques : quels apports pour la psychologie du développement ?'
Abstract :
[fr] Le développement du système lexico-sémantique chez l'enfant et sa déstructuration chez la
personne atteinte de maladie d'Alzheimer : une perspective life-span
Frédérique Gayraud, Isabelle Simoes-Loureiro, Camille Frouin, Laurent Lefebvre
Abstract
Notre intervention questionne le développement de la mémoire sémantique depuis l'enfance
jusqu'au vieillissement normal et pathologique, afin d'étudier l'hypothèse de rétrogénèse (Reisberg
et al., 1999). Celle-ci prédit que la perte des capacités dans la démence suit l'ordre inverse du
développement normal chez l'enfant. Le but de cette étude est de vérifier la validité de cette
hypothèse dans le domaine lexico-sémantique : les mots acquis précocement se montreraient plus
robustes que les mots acquis tardivement, vulnérables à la maladie d'Alzheimer (MA).
20 patients MA et 20 contrôles appariés en âge, sexe et NSC ont réalisé une tâche de fluence
sémantique (animaux) et littérale (lettre P). Pour chacun des 341 mots produits, nous avons recueilli
des estimations d'âge d'acquisition auprès d'un groupe de 30 personnes âgées saines. Les patients
MA produisent moins de mots, mais la différence n'est significative que dans la tâche de fluence
sémantique. De même, ils produisent des mots acquis plus tôt que les contrôles, mais uniquement
dans la tâche sémantique. Finalement, en comparant les résultats obtenus dans la tâche sémantique
avec des données recueillies à l'aide de l'IFDC (Kern & Gayraud, 2010) auprès de 663 enfants entre 16
et 30 mois, nous montrons que les mots produits par les patients sont acquis en premier par les
enfants : ce sont typiquement des mots courts, familiers et fréquents.
Ces résultats permettent également de questionner l'ordre d'acquisition et le type d'organisation des
unités lexicales, et les processus cognitifs les sous-tendant : liens perceptifs (Quinn et Eimas, 1996,
2000), thématiques (Mandler, 2002) ou encore association des conceptions précitées (Mandler,
1999) : une voie perceptive pour les catégories naturelles et une voie fonctionnelle pour les
catégories non-naturelles (voir Warrington et Shallice, 1984). Concernant la MA, les liens de type
taxonomique soient les premiers altérés, suivis des liens thématiques et des liens perceptifs.
