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Abstract :
[fr] En plus de la diminution des capacités cognitives et de production langagière (Barresi et al., 2000), l'âge entraine une réduction des capacités de mobilisation et de coordination neuromusculaires impliquées dans la production de la parole (Sweeting & Baken, 1982). Cependant, l'évolution des capacités de production de la parole dans le vieillissement a rarement été étudiée, particulièrement en langue française. Cette situation peut s'avérer gênante lorsqu'on observe les comportements langagiers de personnes atteintes de divers types de troubles dont la survenue est plus probable chez des personnes âgées que chez les plus jeunes. Les particularités relevées ne peuvent ne peuvent en effet que difficilement être confrontées à des références exprimant la capacité ordinaire du locuteur banal à vieillissement sain. Ce raisonnement vaut pour toute pathologie à manifestations langagières, que le trouble soit directement (e.g., aphasies) ou indirectement (e.g., maladies dégénératives) lié au langage. L'étude présentée ici, conçue dans une perspective life-span, investigue 4 groupes de sujets sains répartis en groupes d'âge (18-30, 51-60, 61-70 et 71-80 ans). Elle se centre sur une analyse acoustique des productions orales des consonnes plosives. Elle s'appuie principalement sur l'analyse du Voice Onset Time (VOT), un paramètre important de la distinction entre les occlusives voisées et non voisées en français et qui constitue un indice intéressant des capacités de coordination entre les gestes glottiques et supra-glottiques (Nespoulous et al., 2013). En sus de tâches neuropsychologiques classiques, les participants effectuent une tâche de répétition de non-mots CVCV, comprenant les six consonnes occlusives du français /p,t,k,b,d,g/, associées aux trois voyelles cardinales /a,i,u/. Les données qui en résultent montrent une convergence, sous l'effet de l'âge, des durées de VOT négatif et positif ainsi que l'émergence de types d'erreurs diversifiés aux âges les plus avancé.