Lévêque, Isabelle
[UCL]
(eng)
Studying past family relationships in Dordogne has a twofold interest. It first relates to establishing which forms of family organization prevail in this specific French region: the Dordogne, formerly Périgord, is in historiography located on the fringe of the stem families area, in south-western France. Second, the aim is to identify the relationships among family members in this particular context. Inheritance practices are crucial to understand how families are organised and how family members are tied. Beyond the legal, economic, patrimonial approaches, is it possible to perceive the private, sentimental side of the family relationships? The families living in the village of Saint-Léon-sur-l'Isle, Dordogne, between 1780 and 1839 are mainly studied through notarial acts, especially marriage contracts, wills and acts of inheritance. As a result, the prevalent model appears to be the complex family and the inheritance inequalities, even if other organization forms can also be found, as the community of living (brothers' association) or the inheritance equality, in which some families do not choose any particular heir. In this context, family relationships are hierarchically organised, following the rules set up by the father. Through the exercise of parental authority, access to the family assets is both controlled and differentiated and the other members of the family are kept in economic dependence. This hierarchy is challenged by deprived children, especially – but not only – during the French Revolution. Families then try to compensate for the inequalities and to reach a consensus: they eventually seem to operate within negotiated rather than imposed relationships. Despite the essentially materialistic nature of these relationships, intimate links of affection are also perceptible: some are clearly expressed in the acts, others are indirectly known because they underlie some economical or financial transactions between the family members.
(fre)
L’étude des relations familiales dans les familles du passé en Dordogne revêt un double intérêt. D’autre part, il s’agit de déterminer les formes d’organisation familiale dans une région française particulière, la Dordogne, recouvrant l’ancienne sénéchaussée du Périgord, et située, dans l’historiographie, en périphérie de la zone des familles souches du Sud-Ouest. D’autre part, se pose la question de la perception des relations entre les membres de la famille dans ce cadre particulier. Le mode d’accession au patrimoine familial est un paramètre essentiel pour comprendre comment s’organise la famille et comment se nouent les liens en son sein. Outre les relations juridiques, économiques, patrimoniales, sommes-nous en mesure d’approcher les relations d’ordre affectif ? L’étude porte sur les familles ayant vécu dans le village périgourdin de Saint-Léon-sur-l’Isle, entre 1780 et 1839. Les liens familiaux sont étudiés principalement à partir de l’exploitation des actes notariés qui concernent ces familles, et plus particulièrement des contrats de mariage, des testaments et des actes de partage. Ces actes notariés sont dans un premier temps analysés par nature, puis ils sont étudiés en fonction de leur cadre familial. Il en ressort un tableau des formes d’organisation familiale saint-léonaises dans lequel un modèle prévaut : celui de la famille complexe, de l’héritier privilégié cohabitant. Cette forme préférentielle coexiste avec d’autres organisations familiales, basées sur la communauté en cas d’association de frères ou sur l’égalité dans certaines familles qui ne choisissent pas d’héritier particulier. Dans ce contexte, les relations familiales paraissent hiérarchisées selon un ordre institué par le père. Par l’exercice de la puissance paternelle, l’accès au patrimoine est contrôlée et différenciée. La dépendance économique des autres membres de la famille est organisée. La hiérarchie des liens est remise en cause par la contestation des enfants non privilégiés qui s’exprime avec force à la faveur des bouleversements juridiques induits par la Révolution. Elle est tempérée par des dispositifs compensateurs qui permettent de parvenir au consensus familial. Ce rééquilibrage rend les relations familiales moins imposées, plus négociées. Malgré le caractère essentiellement matérialiste de ces relations, des liens plus intimes d’affection sont perceptibles : certains sont clairement exprimés dans les sources, d’autres sont connus indirectement car ils sous-tendent certaines transactions de caractère économique ou financier entre les membres de la famille.
Bibliographic reference |
Lévêque, Isabelle. Les relations intrafamiliales en Dordogne à la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe siècle. Prom. : Servais, Paul |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/127193 |