Complexité et processus d'organisation d'un Mouvement Citoyen Global Alternatif - Cadre conceptuel et cas de l'agroécologie (ANAP) à Cuba

De nombreux aspects du modèle occidental – croissance économique, prolifération d’armes, non-respect de la planète – semblent atteindre une limite. Le couple Etat-marché entrainé dans le processus de mondialisation ne parvient plus à solutionner seul les défis mondiaux. Dans le même temps, des myriades d’initiatives citoyennes animées par un idéal d’équité sociale et d’harmonie avec la nature prennent forme sur tous les continents. Le questionnement central porté par cette nouvelle vague, est bien celui du ralliement à cet idéal. Ce travail propose un moyen d’y parvenir. Postulant que le mode actuel d’organisation de la connaissance ne nous permet plus d’appréhender la complexité du réel, cette recherche est réalisée sous l’angle d’une pensée complexe. Caractériser l’Evolution, le changement et les émergences sous l’égide de la complexité, permet de considérer les innovations déviantes du système dominant, comme capables d’engendrer un méta-système de nature différente. Ce nouveau système prend racine dans la Société Civile Globale Alternative (SCGA), entre la sphère des Etats et celle du marché. Les entités dispersées de cet ensemble transnational se reconnaissent à travers les valeurs portées par l’innovation et l’utilisent comme un moyen de rallier ce nouvel idéal. L’exemple de l’Association Nationale des Petits Agriculteurs (ANAP) à Cuba démontre que la diffusion de l’innovation agroécologique entraîne un Mouvement Citoyen Global Alternatif (MCGA). Il offre un espace de visibilité voire de légitimité aux citoyens se reconnaissant de moins en moins dans le couple marché-Etat. Son institution donnerait aux citoyens le choix démocratique et autonome de leur propre organisation.