Moustard, Fabien
[UCL]
De Visscher, Christian
[SSH/SPLE]
La science issue de Descartes considère la connaissance comme un résultat. De ce point de vue, les individus sont porteurs d’une volonté fixe et prédéterminée. Selon Rousseau, Sieyès et Rawls, c’est ainsi l’agrégation des volontés individuelles qui légitime la décision politique car elle révèle la volonté générale. Bernard Manin récuse la conclusion fondamentale de ces trois penseurs. Selon lui, les volontés individuelles ne sont pas déjà formées mais se construisent continuellement dans la délibération politique. La décision politique légitime n’est plus l’agrégation des volontés, mais la délibération de tous. La science issue de De Vinci envisage la connaissance comme un processus de construction. Elle se base sur les épistémologies constructivistes que collige l’épistémologie de la complexité d’Edgar Morin. Bernard Manin suppose cette épistémologie, mais ne la propose pas. La proposer permet d’enraciner la démocratie délibérative dans l’épistémologie de la complexité. La complexité, du latin complexus, signifie ce qui est tissé ensemble. Dès lors que la délibération politique cherche à reconnaitre, saisir et appréhender la complexité du réel, elle peut se fonder sur l’épistémologie de la complexité. La complexité devient alors le support et le repère de la pratique de la délibération politique. La pensée complexe devient l’outil pour mener une délibération politique en complexité.
Bibliographic reference |
Moustard, Fabien. Les fondements épistémologiques d’une démocratie délibérative sans fondement. Faculté des sciences économiques, sociales, politiques et de communication, Université catholique de Louvain, 2018. Prom. : De Visscher, Christian. |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/thesis:14322 |