Quels outils pour renforcer la pérennité des espaces agricoles aux portes des villes wallonnes ?

D’ici 2050, le Gouvernement wallon prévoit de mettre fin à l’étalement urbain en préservant au maximum les surfaces agricoles. Cet objectif peut sembler difficile à atteindre quand on observe que, depuis 1985, plus de 60.000 ha de terres agricoles ont disparu en Wallonie et, qu’en 2020, le prix moyen d’un terrain agricole urbanisable a été cinq fois supérieur au prix d’un terrain agricole non urbanisable. Notre recherche s’intéresse tout particulièrement aux terres agricoles localisées au sein des agglomérations urbaines et s’interroge sur les divers outils à mettre en place afin de préserver ce capital foncier. D’une part, dix espaces agricoles ont été sélectionnés et analysés sur base d’observations de terrain, d’analyses de données parcellaires et de documents stratégiques et de planification, ainsi que sur base d’entretiens menés auprès d’agriculteurs et d’autres acteurs. D’autre part, nous avons analysé divers projets de gouvernance et d’outils stratégiques et opérationnels développés en Wallonie et dans d’autres régions/pays d’Europe. Alors que les citoyens redécouvrent les services rendus par les terres agricoles, témoignant ainsi de leur reconnaissance en tant qu’éléments multifonctionnels du territoire, nous constatons que l’activité agricole aux portes des villes reste précaire. Les nouvelles attentes sociétales, l’épineuse question de la propriété foncière, la capacité de l’urbanisation à grignoter les terres agricoles et les stratégies suivies par les agriculteurs afin de s’adapter à l’environnement urbain vont inévitablement modifier le devenir des terres agricoles et conduire à questionner leur place dans la société actuelle et à venir. Neuf recommandations générales ont alors été définies afin de renforcer la pérennité des espaces agricoles aux portes des villes wallonnes, allant du développement d’une meilleure connaissance des phénomènes de mutation de l’agriculture et d’une vision commune pour son avenir, jusqu’à la mise en œuvre d’outils d’aménagement territorial spécifiques à l’agriculture et d’une politique foncière forte.