Streitberger, Alexander
[UCL]
Dans une interview accordée à Christine Van Assche, l’artiste belge David Claerbout exprime l’espoir d’avoir « créé quelques œuvres où tous les trois points (avant, maintenant et après) occupent la même surface, la même image. » Et il ajoute « que la ‘continuité’ […] doit être réinventée. » L’enchevêtrement de différentes strates temporelles par le biais d’images hybrides situées entre photographie et film n’est cependant pas qu’une investigation d’ordre phénoménologique ou esthétique. Surtout dans les œuvres plus récentes, tels que KING (2015), Radio Piece (Hong Kong) (2015) ou Oil workers (2013), l’artiste s’approprie et manipule des images d’archives ou trouvées sur Internet pour créer une « esthétique de la résistance » (Peter Weiss) qui lui permet de s’opposer à la circulation et la consommation accélérées des images via les réseaux sociaux, tout en critiquant l’usage et la domination des images dans une société de contrôle et de surveillance. L’animation de l’image photographique et son intégration dans un environnement purement virtuel créé à l’aide de la nouvelle technologie numérique, nous invite à imaginer un espace mental alternatif basé sur le principe de la durée improductive et sur l’idée de la réinvention d’un temps cyclique et continu.
Bibliographic reference |
Streitberger, Alexander. La durée improductive comme forme de résistance. Photographie et espace mental dans l'oeuvre de David Claerbout.Face au flux. Pourquoi continuer à faire des photographies? (Université Jean Monnet, Saint-Etienne, 05/10/2016). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/173000 |