Bui, Sibylle
[UCL]
Face aux enjeux de durabilité, l’agriculture doit opérer une transition vers l’agroécologie. Notre hypothèse est que le territoire est une échelle de gouvernance qui peut permettre d’impulser une telle transition. Pour la tester, nous mettons à l’épreuve la perspective multi-niveau sur un territoire où l’agriculture biologique représente aujourd’hui 26% des surfaces agricoles. Nous caractérisons les dynamiques territoriales qui ont permis un tel développement en réalisant une analyse dynamique de réseau, sur 40 ans. L’analyse des interactions entre les configurations sociotechniques et de leur évolution dans le temps montre que les changements profonds au sein du régime ne résultent pas seulement d’un processus d’accumulation de niche tel que le décrit habituellement la littérature. Notre travail nous permet de considérer que le changement de régime s’opère 1) par la coexistence d’une diversité de niches, qui agissent chacune sur une dimension du régime, de manière pas forcément coordonnée, 2) par la modification des règles du régime agri-alimentaire, sous l’influence de changements à l’œuvre dans d’autres régimes. Ces résultats nous amènent à reformuler la question des transitions vers la durabilité : il ne s’agit plus seulement de penser les transitions à partir d’une niche, mais de créer les conditions pour favoriser la coexistence d’une diversité de niches. Loin d’être spécifique à l’agriculture, la notion de diversité est inhérente aux enjeux de durabilité.
Bibliographic reference |
Bui, Sibylle. Transitions vers l’agroécologie : une mise à l’épreuve de la perspective multi-niveau à l’échelle territoriale.Conference on Innovation and Research Policies for a Sustainable Transition, RRI summer school (Belfort, France, du 28/08/2013 au 30/08/2013). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/212000 |