Lorelle, Paula
[UCL]
Entre Hegel et Levinas, il semblerait tout d’abord qu’il faille choisir. Choisir entre une pensée systématique d’un côté et une pensée critique de l’autre ; voire même, aux dires de Levinas, entre une pensée « totalisante » et une pensée « éthique ». Penser ensemble Hegel et Levinas, ne serait-ce pas avoir à faire à deux extrémités du discours philosophique ? À moins que ces deux extrêmes ne se rejoignent à cette extrémité même. Ne pourrait-on pas dire que ces deux « extrêmes se touchent », et qu’ils se touchent à l’extrémité même du discours philosophique ? Ça n’est donc pas un hasard si Levinas et Hegel, alors qu’ils s’opposent en tous points, se retrouvent quand il s’agit de penser le discours sceptique. C’est du moins la question d’un tel hasard que nous souhaiterions poser en partant, chez Hegel, de l’article de 1802 et de l’introduction de la Phénoménologie de l’Esprit ; et en partant, chez Levinas, de la dernière section d’Autrement qu’être ou au-delà de l’essence intitulée « scepticisme et raison ». Ces deux interprétations du scepticisme révèlent, derrière leur apparente communauté, une opposition radicale entre deux conceptions de l’histoire de la philosophie — opposition dont il faudra finir par nous demander s’il nous est nous-mêmes possible d’en faire l’histoire, et quelle histoire.
Bibliographic reference |
Lorelle, Paula. Hegel et Levinas : d’une histoire de la philosophie à l’Autre. In: P. Cerutti, La philosophie et le sens de son histoire. Études d’histoire de la philosophie autour de Jean-Luc Marion et Jean-François Marquet, Zetabooks : Bucharest 2013, p. 157-179 |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/224582 |