Christians, Louis-Léon
[UCL]
La plupart des controverses contemporaines soulevées par le statut du corps humain demeurent liées, de près ou de loin, à des interprétations religieuses. Pendant longtemps des arguments confessionnels furent explicitement discutés, imposés ou combattus. Progressivement, les débats ont évoqué des traces religieuses moins directes ; des imputations implicites y ont mobilisé des généalogies plus ou moins enfouies. Depuis le milieu du XXe siècle, un tri parmi ces interprétations semble, assez arbitrairement, venir atténuer ou au contraire exhumer (voire exhiber) ces arrière-plans religieux en vue d’orienter une politique des corps. Aux yeux de certains, ces traces religieuses semblent devenir, en régime sécularisé, une cause de péjoration. Pour d’autres, elles sont devenues l’enjeu d’une liberté personnelle, à garantir à la hauteur du pluralisme revendiqué par la société, belge en l’occurrence. Le présent texte ne tranche pas de tels débats mais en décrit certaines ressources normatives et argumentatives, au gré d’une analyse discursive des législations et des jurisprudences. Face à des enjeux fondamentaux et, d’une façon éminente, politiques, il s’agit de contribuer à mettre en lumière l’évolution des discours du droit, et d’en souligner le cas échéant les incertitudes voire les contradictions.
Bibliographic reference |
Christians, Louis-Léon. Corps et religions dans le conflit des normes. Les traces d'un corps social pilarisé en droit belge. In: Brigitte Feuillet-Liger, Aurélien Rissel (es), Corps et religions. Panorama international, Presses Universitaires de Rennes : Rennes 2021, p. 41-72 |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/248307 |