Face à la quatrième vague féministe, le droit des femmes sur le fil

On observe aujourd’hui de grandes attentes et adresses féminines et féministes à l’endroit du monde judiciaire et politique : le législateur et les juges semblent constituer une ressource précieuse, incontournable même, espérée du moins, aux femmes qui revendiquent le respect de leurs droits subjectifs, à titre individuel comme collectif et principiel. Tout à la fois, les critiques montent sur la mesure dans laquelle le droit, tel qu’il est écrit et pratiqué aujourd’hui, entrave (encore) l’égalité entre toutes et tous – et sur la question de savoir si l’appareil juridique n’a pas trouvé ses limites aujourd’hui, face aux revendications des femmes. Ce cycle interdisciplinaire a donc pour objet une ambivalence, partiellement impensée : le droit a été, est parfois, pourrait devenir un outil d’émancipation formidable pour les femmes, mais demeure l’un des rouages de nos sociétés encore pétries de domination masculine. Il s’agira donc ici de clarifier ce qu’il en est - non du droit, non des droits des femmes, mais du rapport des femmes au droit. Sous la responsabilité de Françoise Tulkens, cette question trouvera des réponses ancrées en théorie et philosophie du droit avec Diane Bernard, qui coordonne le cycle, en droit et en histoire des mouvements sociaux avec Julien Pieret, en sociologie et dans l’expérience de terrain avec Valérie Lootvoet, puis en philosophie avec Nathalie Grandjean.