« En-quête d’autonomie : regard sociologique sur les pratiques d’évaluation et les modes d’intervention des unités psychiatriques médico-légales et des équipes mobiles TSI »

En vue de leur réinsertion sociale, il est attendu des personnes internées qu’elles soient autonomes. Mais que signifie « être autonome » dans le cas particulier de l’internement (selon les termes de la loi du 5 mai 2014) ou, pour le dire autrement, dans un contexte où champ pénal et santé mentale s’imbriquent ? Et en quoi consiste le « travail de l’autonomie », qui est au cœur de la prise en charge des personnes internées aujourd’hui ? J’ai tenté de répondre à ces questions dans le cadre de ma thèse de doctorat en sociologie. Au cours de celle-ci, j’ai mené une enquête ethnographique (combinant des observations et des entretiens) au sein de deux unités psychiatriques médico-légales et d’une équipe mobile TSI, entre les mois d’août 2020 et mars 2022. Pour cette présentation, je propose de revenir, d’une part, sur les différentes façons d’évaluer les personnes internées et, d’autre part, sur les façons très concrètes d’intervenir auprès de ces personnes : comment rendre une personne internée autonome et « réinsérable » ? Interroger les pratiques d’évaluation et les pratiques d’intervention a également permis de mettre en évidence les contraintes et les dilemmes (éthiques, émotionnels, organisationnels, etc.) qui découlent directement de ces pratiques et qui, parfois, pèsent sur le travail des professionnels.