Mulumeoderhwa Polepole, Patient
[UCL]
Cette étude porte sur l’analyse des politiques et des instruments nationaux, régionaux et internationaux sur la participation des femmes dans les espaces décisionnels en éducation. Elle décrypte de nouvelles méthodes à mettre en œuvre dans l’aire de santé de Lusenda, à l’Est de la République Démocratique du Congo, dans le cadre du projet ÉDUFAM (Éducation des filles pour un avenir meilleur dans la Région des Grands Lacs Africains). Lusenda est une zone particulièrement touchée par des conflits violents et la crise migratoire, conséquemment, par la cohabitation des réfugié.e.s et de la communauté locale. L’étude part du constat selon lequel, au cours des dernières décennies, la RDC a mis en place un important arsenal juridique et règlementaire pour garantir les droits humains et les libertés fondamentales des femmes. Toutefois, la persistance des disparités entre les hommes et les femmes, les garçons et les filles est constatée dans de nombreux domaines de la vie nationale dont le secteur de l’éducation. C’est à ce titre que la COCAFEM/GL et ses collectifs dont COFAS, en RDC, ont commandité cette étude. Son approche méthodologique féministe est essentiellement qualitative et participative. Elle s’inscrit dans la théorie du changement. Il en résulte d’une part que : les obstacles rencontrés par les filles, adolescentes et les Femmes (f/a/F) dans l’accès et le maintien à l’éducation sont politiques, juridiques, socioculturelles, économiques et sécuritaires. Du niveau primaire au secondaire, en passant par la formation professionnelle, ces obstacles s’entremêlent et certains d’entre eux sont parfois transversaux soit aux trois niveaux d’éducation soit au primaire et secondaire ; D’autre part, les facteurs limitant la participation des femmes dans les instances de prise de décision en éducation découlent de trois types de faits. Premièrement, il s’agit de facteurs socioculturels. Entre autres, la socialisation genrée engendre des attentes, des positions et des comportements différenciés entre les filles/femmes et les garçons/hommes. De là, des rapports de pouvoir inégalitaires prennent racinent. Deuxièmement, en dépit des efforts, l’application des prescrits des cadres juridiques et des politiques est encore très faible. Troisièmement, les mariages et les grossesses précoces sont les principales causes du décrochage scolaire des filles et des adolescentes. Par conséquent, les filles et adolescentes ont un faible niveau d’éducation. De plus, en des taux encore très faibles, les femmes ont accès à la formation professionnelle. Au sein du personnel enseignant féminin, on note une quasi absence de la formation continue. Des mécanismes d'accès - d’une part, à l'éducation par les filles/adolescentes, d’autre part, aux instances décisionnelles en éducation par les femmes - sont mis en œuvre. Cependant, la participation de la femme n’est pas encore effective et/ou représentative. Dans la perspective de la participation transformationnelle des f/a/F dans instances décisionnelles en éducation, à travers le renforcement de leurs capacités d’action politiques et sociales, cette étude émet des recommande à l’Etat congolais et ses partenaires techniques et financier et acteur.trice.s locaux.
Bibliographic reference |
Mulumeoderhwa Polepole, Patient. Analyse des politiques et instruments nationaux, régionaux et internationaux sur la participation des femmes dans les espaces décisionnels en éducation en RDC : Pour une proposition des nouvelles méthodes. (2022) 43 pages |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/280083 |