Branders, Chloé
[UCL]
Alors que certains promoteurs du théâtre-action en prison revendiquent le « droit à la culture pour tous » dans un esprit de normalisation de la vie carcérale, d’autres critiquent l’instrumentalisation des ateliers artistiques qui, loin d’offrir véritablement une humanisation de la peine, sont réutilisés pour servir les intérêts de la prison tout en participant voire en renforçant le système de contrôle existant. Dans un contexte de crise du projet d’enfermement, la recherche doctorale actuellement menée au sein du Centre de Recherche Interdisciplinaire sur la Déviance et la Pénalité (CRID&P) à l’Université de Louvain (UCL), vise à analyser ces pratiques artistiques engagées en interrogeant leurs fonctions sociales et politiques. Ecartelé entre managérialisation de l’action pénale, projet pénologique réhabilitateur et action politique émancipatrice, l’atelier de théâtre-action s’organise au coeur du cellulaire et a pour objectif de théâtraliser le propos collectif émanant des comédiens incarcérés. Au moyen d’une démarche ethnographique de plusieurs mois, l’observation et la participation actives à l’atelier ont permis de faire émerger plusieurs points d’analyse. Entre illusion et réalité, il s’agit d’expliciter ce qui se joue dans ces interstices, ces espaces intermédiaires, ces aires subtilement créées par le processus de création collective en prison. Car si l’art peut être considéré comme une forme de résistance, il semblerait qu’en étant constamment en création, le théâtre permettrait de déjouer et le jeu de subvertir.
Bibliographic reference |
Branders, Chloé. Création collective dans l’enfermement : du jeu théâtral à la subversion institutionnelle .Colloque de criminologie critique : Criminologie critique et représentation de la justice (Université d'Ottawa, du 04/05/2017 au 05/05/2017). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/283431 |