Englebert, Jérôme
[UCL]
Afin d’évoquer la dimension phénoménologique intrinsèque du test de Rorschach, je propose de partir de l’ouvrage magistrale de Roland Kuhn Phénoménologie du masque à travers le test de Rorschach (1957) et des commentaires livrés à son propos par Gaston Bachelard et Jean Starobinski. Ce premier temps me permettra de « démasquer » une épistémologie, œuvrant en sourdine tant dans le test que dans la phénoménologie, celle des visages. Passant ensuite par Foucault – à travers son énigmatique attrait pour le test de Rorschach et sa fascination, toute son œuvre durant, pour les masques – j’interrogerai les notions d’autoréflexion (Foucault, 1966) et d’hyper-réflexivité (Sass, 1994) telles qu’elles se manifestent dans la clinique du patient schizophrène. Le second temps de mon exposé s’intéressera dès lors aux étranges réponses fournies par ces patients au test des taches d’encre lorsqu’ils expriment précisément : « ce ne sont que des taches ». Cette proposition, qui se révèle plus exacte qu’il n’y parait, révèle le malentendu visuel sur lequel repose le Psychodiagnostik de Rorschach. L’observation de ce malentendu nous permettra de conclure que le sujet, lorsqu’il est en « situation Rorschach », doit accepter implicitement le jeu paradoxal consistant à fournir une « fausse perception » et à tolérer un certain degré de violation de la réalité.


Bibliographic reference |
Englebert, Jérôme. Une phénoménologie clinique du Rorschach : des masques et un malentendu.XXIX Symposium of the Spanish Society of History of Psychology History of Psychopathology and Psychotherapy: Theories and Practi (Porto, Portugal, du 4 au 6 mai 2016). |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.1/285236 |