De l'intérêt du concept de pacte dans la réception et l'interprétation des écritures (fictionnelles) de soi

Comme le constate Sébastien Hubier dans son ouvrage Roman des quêtes de l’écrivain (2004) : « [l]’étude des phénomènes de réflexivité s’est formidablement développée depuis que l’approche pragmatique a pris le pas sur l’examen purement structural des textes et que la lecture est venue se placer au cœur des débats théoriques ». Après que le formalisme russe, le structuralisme et la New Criticism sont venus opposer aux lectures biographiques une conception immanente et autotélique de l’étude des textes, la fin des années 1960 et le début des années 1970 sont venus dessiner une place de choix pour le lecteur en « tuant » puis en réhabilitant, sous une forme tout à fait différente, la figure de l’auteur . En effet, si Roland Barthes conclut son célèbre article en indiquant que « la naissance du lecteur doit se payer de la mort de l’Auteur » et que Michel Foucault, quant à lui, explique que ce dernier, envisagé comme une fonction, reste une nécessité pragmatique pour le lecteur dans le cadre de l’acte de communication que constitue le texte littéraire, ce sont ensuite « la théorie de la réception, la linguistique pragmatique, l’étude de l’intertextualité et du paratexte, les essais d’Iser et Eco, les travaux de Lejeune, etc. » qui ont permis une meilleure saisie des œuvres jouant sur le texte, le paratexte et le hors-texte. À notre sens, les forces et de ces différents apports peuvent se cristalliser dans une réinterprétation du concept de « pacte ». Ce faisant, celui-ci permet de fournir un outil méthodologique et herméneutique de choix pour analyser les productions hybrides que constituent les écritures fictionnelles de soi. Après avoir exposé notre conception du pacte, nous proposerons à la réflexion un pacte conçu par nos soins pour répondre aux attentes de notre corpus : le « pacte réflexif ».