Aucouturier, Valérie
[FUSL]
Cet article est un prolongement de la réflexion entamée dans l'article "L'expression naturelle des intentions : un débat entre Anscombe et Wittgenstein?". Il vise à analyser le sens d'« expression d'intention » tel que l'emploie Anscombe : cette notion se rapporte à une capacité à concevoir et à exprimer ses propres actions sous une certaine description et ceci ne pourrait pas se faire en dehors ou indépendamment d'un langage. L'expression d'intention apparaît dès lors comme une capacité relativement élaborée qui requiert une certaine maîtrise du langage. Anscombe pense toutefois que les animaux (sans langage) peuvent prendre part aux conventions relatives aux intentions en troisième personne (en tant qu'ils ont des intentions, qu'on peut leur en attribuer). Mais elle indique qu'on ne peut prendre part aux conventions relatives à l'expression des intentions que d'une seule façon : en première personne, ce dont les animaux sont incapables. C'est en effet seulement sous une certaine description que ce que je suis en train de faire correspond à mon intention, l'expression d'intention à proprement parler porte donc sur la description sous laquelle j'envisage mon action, qui ne peut, par définition, qu'être exprimée de façon linguistique ou conventionnelle. C'est cela qu'indique la notion anscombienne de « vérité pratique ». Autrement dit, l'action humaine intentionnelle aurait cette spécificité d'être conçue par son agent sous une certaine description, laquelle est précisément susceptible de vérité ou de fausseté.
Bibliographic reference |
Aucouturier, Valérie. Avoir et exprimer des intentions. In: Ch. Chauviré; S. Plaud, Lectures de Wittgenstein, Ellipses : Paris 2011, p. 313-330 |
Permanent URL |
http://hdl.handle.net/2078.3/173434 |