[fr] La nature même de l'acte de traduction amène les interprètes à exercer un pouvoir discrétionnaire sur la communication. Chez Diriker, l'étude du métadiscours sur l'interprétation révèle des normes décontextualisées et contradictoires guidant l'exercice de ce pouvoir, l'interprète étant à la fois décrit comme « intermédiaire neutre » et « facilitateur ». Monacelli remarque que les interprètes de son corpus ne sont pas seulement des « porte-parole », mais reformulent, relayent (dimension professionnelle), modifient le texte cible de façon invisible (interdimension) ou en deviennent même auteurs ou responsables (dimension personnelle), quand ils sont confrontés à des actes menaçants pour la face (FTA).
Sur base des constats précédents, une recherche exploratoire a été menée auprès des principaux acteurs d'un examen final d'interprétation afin de savoir quand un interprète de conférence peut sortir légitimement de son rôle de « porte-parole honnête ». L'instrument était un questionnaire à choix multiples et à questions ouvertes. Les résultats sont cohérents avec les observations de Diriker et de Monacelli. Dans la plupart des situations comportant des FTA, les répondants (interprètes permanents, candidats, enseignants ou interprètes enseignants) ont estimé que les interprètes pouvaient sortir légitimement du rôle de « porte-parole honnête » et entrer dans une dimension professionnelle, intermédiaire ou personnelle afin de « survivre » ou de sauver la face.
Disciplines :
Languages & linguistics
Author, co-author :
Lenglet, Cédric ; Université de Mons > Faculté de Traduction et d'Interprétation - Ecole d'Interprètes Internationaux > Traduction spécialisée et Terminologie
Language :
French
Title :
Discours sur le pouvoir et pouvoir du discours en interprétation de conférence
Publication date :
22 October 2012
Journal title :
Cahiers Internationaux de Symbolisme
ISSN :
0008-0284
Publisher :
Université de Mons. Centre Interdisciplinaire d'Etudes Philosophique, Mons, Belgium