Communs et Gouvernance : Réinventer le dynamiques urbaines informelles pour un bassin versant de ravines caraïbes solidaires

Cet article propose un regard croisé entre des communs qui émergent à partir d’une ravine à Pétion-Ville (Haïti) dans un contexte où le système politique de l’Etat est défaillant et ceux oubliés dans la commune de Gosier (Guadeloupe), dans une île sous juridiction française soumise aux réglementations françaises et européennes. Nous examinons comment le concept théorique des communs peut être appliqué à la co-construction territoriale et sociale, en favorisant la coopération, la participation et la solidarité.
Ces milieux de vie vulnérables sont considérés comme des communs émergents résultant de pratiques sociales et de dispositifs de concertation. Des exemples concrets issus d’autres territoires sont utilisés pour inspirer une co-construction solidaire et montrent comment les dispositifs de concertation et les pratiques sociales peuvent être institués en tant que communs. L'objectif est d'identifier les conditions nécessaires pour établir et co-construire un territoire solidaire et résilient. Nous mobilisons le concept de communs, en soulignant notamment la vision d'Ostrom sur la gestion pérenne des ressources communes et la notion de communs négatifs développée par Monnin et Maurel pour repenser les territoires habitables. Le concept de bassin versant solidaire est ensuite présenté, décrivant l'engagement des acteurs locaux dans des expérimentations collectives pour résoudre les problèmes environnementaux et sociaux. Les dispositifs de
concertation et les pratiques sociales sont considérés comme des éléments clés de cette
approche. Deux cas sont utilisés pour illustrer les bonnes pratiques de co-organisation équitable et de gouvernance participative afin d’identifier les conditions nécessaires pour faire émerger des territoires solidaires et résilient à Tête de l'Eau (Haïti) ainsi que dans la commune de Gosier (Guadeloupe). Cette recherche encourage à repenser la gestion des héritages négatifs et à favoriser la participation et la solidarité dans la prise en charge du territoire. Cette approche pourrait renforcer la résilience communautaire face aux risques environnementaux et sociaux et aider à co-construire un territoire dit « informel ».