Unpublished conference/Abstract (Scientific congresses and symposiums)
Pour un urbanisme frugal, quels dispositifs de mixité en vue d'une nécessaire reconnexion entre activités productives et urbaines ?
Gilbart, Alexis
202110èmes rencontres Réseau Espace rural et projet spatial - Sol(s) en partage : le sol comme milieu, ressource et mémoire
 

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[fr] AXE 2 : Le sol comme ressource | Types de regroupement privilégié : Session Un héritage territorial Situés aux croisements des disciplines en géographies économiques, sciences politiques et sociologie, ces travaux de recherches en urbanisme résultent d'un partenariat UMONS - Ville de Mons, en Belgique (équivalent thèse CIFRE). À travers ces recherches, nous étudions le territoire de Mons, ville moyenne Belge de près de 100 000 Habitants et polarité d'un bassin de vie d'un demi-million de personnes. Ce territoire d'étude est caractérisé par ses tissus denses et sa structure polycentrique héritée de la première révolution industrielle qui fut majoritairement marquée par l'exploitation du charbon, présent en abondance dans les sols locaux. Par la suite, nos villes et leurs faubourgs n'ont cessé de croitre sous différentes formes usant de multiples modèles. Ces différenciations, témoins caractéristiques de leur époque, nous renseignent sur les dynamiques urbaines passées. Plutôt hétérogènes, les tissus urbains générés durant le XIXème et la première moitié du XXème siècle sont caractérisés par l'emboitement des espaces productifs au sein des ilots résidentiels. Plutôt homogènes, les tissus produits à la suite de la Seconde Guerre mondiale sont marqués par leur étalement urbain déraisonnable et leur monofonctionnalité accrue. Cette monofonctionnalité résidentielle ou économique - avec le développement des zones d'activité économique (ZAE) - a causé une division urbaine sans précédent. Au fil du temps, nous pouvons donc identifier des continuités et discontinuités au sein de ces tissus qui apparaissent aujourd'hui hétérogènes et fragmentés. Sur les quarante dernières années, ce sont plus de 600ha de foncier qui ont été mobilisés. Cette artificialisation des sols est principalement réalisée pour répondre aux besoins démographiques (64 %), aux espaces à vocation économique (25,4 %) et en moindre mesure aux besoins communautaires (9 %). Le tout s'inscrit dans une dynamique de croissance, soutenue politiquement. Un changement de paradigme : Dans cette course à la croissance, nous avons parfois tendance à oublier que l'enjeu principal est sans doute l'enjeu de la ressource foncière, du sol. Il est à la base de tout développement territorial et est l'assise de tout projet. Durant ces quatre décennies, le recours au foncier fut accessible économiquement, et politiquement. Mais nous entrons aujourd'hui dans une nouvelle ère de la fabrique urbaine, fortement marquée par les enjeux environnementaux. La Région wallonne a inscrit au sein du schéma de développement territorial (sdt), sa nouvelle vision stratégique de développement territorial, la volonté de réduire l'artificialisation des sols à 0 ha en 2050, obligeant les aménageurs et urbanistes à repenser leurs pratiques actuelles. [Région wallonne, 2019] Cette prospective est aujourd'hui uniquement incarnée par une volonté politique. Si l'objectif est soutenable, la finalité de l'objectif « zéro » reste plus incertain vis-à-vis de l'ensemble des difficultés opérationnelles liées principalement à la valeur monnayable du foncier. [Comby, 2010] ; [Cavailhès, Mesrine and Rouquette, 2011] Pour ces différentes raisons, nous avons décidé de nous positionner en faveur du terme de frugalité et de ville frugale. Celui-ci incarne une démarche plus complète pour appréhender la fabrique urbaine, sans dépendre des choix et orientations politiques. [Haëntjens, 2011] Ce changement d'approche vis-à-vis de la mobilisation des sols est un véritable changement de paradigme pour la fabrique urbaine. Nous allons assister dans les prochaines années à une phase de densification importante de nos tissus urbains existants. Cette densification passera naturellement par l'urbanisation des dents creuses ainsi que des espaces encore urbanisables, mais également par le recours à l'urbanisme circulaire. C'est-à-dire l'augmentation de l'intensité des usages, la transformation de l'existant et le recyclage des espaces. [Grisot, 2020] Si cette dynamique est déjà enclenchée dans la fabrique contemporaine, elle se fait à l'heure actuelle de manière déséquilibrée. Une dynamique contemporaine génératrice d'exclusion À travers ce travail de thèse, nous avons mené une analyse monographique sur le temps long afin d'identifier les dynamiques de croissance et d'usage de la ressource foncière. À travers cette lecture diachronique, nous avons plus particulièrement focalisé notre regard sur les espaces productifs, d'abord situé dans les tissus urbains centraux et ensuite développé majoritairement au sein des ZAE. Nous avons pu tirer plusieurs apprentissages de cette lecture sur le temps long de la fabrique urbaine. . Aujourd'hui, une densification est déjà visible sur le secteur résidentiel. Massivement porté par les acteurs privés, le secteur immobilier s'est emparé de la question et a peu à peu réorienté son offre vers les appartements pour répondre au marché et correspondre aux volontés politiques et publiques. [Theurillat, 2011] . Cette densification résidentielle se fait en partie, dans une dynamique de transformation ou de démolition-reconstruction. À travers les projets qui sont en cours sur le territoire montois, nous constatons qu'une part importante des transformations de l'existant se fait au détriment des espaces productifs enchâssés dans les tissus hérités. Cette dynamique peut être expliquée d'une part par la nature du marché immobilier en quête de plus-value et de la faible valeur foncière de ces espaces. D'autre part, la transformation de l'économique mondiale et le recours unidirectionnel des collectivités à la ZAE sans diversifier son offre. Enfin, la non-prise en considération/méconnaissance de cette récente problématique par les pouvoirs publics aux différents échelons institutionnels laisse le champ libre à la dynamique de marché. En résumé, nous avons constaté à travers notre analyse monographique du territoire montois une déconnexion entre les activités productives et les autres activités urbaines. Cette déconnexion est due à l'éviction des espaces productifs des tissus urbains ainsi qu'au recours systématique à la zone d'activité économique, grande consommatrice de foncier. À l'avenir, un renforcement de la densification de nos tissus est sans aucun doute à prévoir, mais celle-ci augmenterait considérablement la vulnérabilité des espaces économiques enchâssés dans le tissu urbain. Dès lors, comment inverser la tendance ? Vers une reconnexion entre les activités productives et urbaines Les temporalités relativement longues de la fabrique de la ville nous imposent de nous interroger sur la nécessité et l'urgence de questionner les outils que pourraient mobiliser les pouvoirs publics en vue de gérer, densifier et transformer les tissus urbains sans les fragiliser ou les déséquilibrer. Des pistes sont déjà sur la table. Le concept récent de ville productive, dont les régions de Bruxelles et Vienne sont des acteurs pionniers, propose de nouveaux outils opérationnels et stratégiques qui doivent inspirer les contextes non métropolitains. Ces outils doivent nous permettre de repenser les zones d'activités économiques comme de véritable objet urbanistique et non uniquement comme outil de développement économique. [Lejoux, 2018] Ceux-ci doivent nous permettre de conserver des espaces de production, de fabrication et de réparation dans les tissus urbains. Et si finalement ce changement de paradigme foncier nous permettait de transformer la vulnérabilité des espaces économiques en une opportunité de refonte des modes de penser la fabrique de la ville ? --------------------------------------------------------------------------------------- Bibliographie liée à la proposition Cavailhès, J., Mesrine, A. and Rouquette, C. (2011) 'Le foncier agricole: Une ressource sous tensions', Économie et statistique, pp. 3-18. Comby, J. (2010) 'Les six marchés fonciers', L'Observateur de l'immobilier. Grisot, S. (2020) Manifeste pour un Urbanisme circulaire. Haëntjens, J. (2011) La ville frugale. Un modèle pour préparer l'après-pétrole. Lejoux, P. (2018) 'Quelle place pour la zone d'activités économiques dans la fabrique de la ville contemporaine ?', in Les nouvelles fabriques de la ville. Objets, référentiels et méthodes, pp. 25-32. Région wallonne (2019) Schéma de développement du territoire. Theurillat, T. (2011) La ville négociée: Entre financiarisation et durabilité, Geographie Économie Societe.
Research center :
URBAINE - Urbanisation Revitalisation Bâtiment Architecture Innovations Espaces
Disciplines :
Architecture
Author, co-author :
Gilbart, Alexis ;  Université de Mons > Faculté d'Architecture et d'Urbanisme > Service des Projets, Ville et Territoire
Language :
French
Title :
Pour un urbanisme frugal, quels dispositifs de mixité en vue d'une nécessaire reconnexion entre activités productives et urbaines ?
Publication date :
07 October 2021
Event name :
10èmes rencontres Réseau Espace rural et projet spatial - Sol(s) en partage : le sol comme milieu, ressource et mémoire
Event place :
Ambert, France
Event date :
2021
Research unit :
A520 - Projets, Ville et Territoire
Available on ORBi UMONS :
since 17 January 2022

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