Allaoui, Abdelmounaaïm
[UCL]
Les bactéries du genre Yersinia sont des bacilles à Gram négatif qui appartiennent à la famille des entérobactéries. Il existe trois espèces pathogènes pour l’homme et l’animal. Y. pestis et Y. pseudotuberculosis sont principalement infectieux pour les rongeurs, Y. enterocolitica est responsable de syndromes gastro-intestinaux fréquents et de gravité variable chez l’homme. La caractéristique de virulence essentielle de Yersinia semble être de résister à la réponse immunitaire cellulaire de l’hôte et en particulier à la phagocytose par les phagocytes professionnels. Le pouvoir pathogène des Yersinia est gouverné par un plasmide d’environ 70 kb appelé pYV chez Y. enterocolitica. Ce plasmide confère à la bactérie deux propriétés majeures : d’une part, la dépendance vis-à-vis des ions calcium lors de la croissance in vitro à 37° C, et d’autre part, la synthèse et la sécrétion de onze protéines appelées Yop. Les Yops représentent les protéines effectrices du pouvoir pathogène de Yersinia et sont sécrétées par un mécanisme appelé système de sécrétion de type III. Ce mécanisme, décrit chez plusieurs bactéries pathogènes, ne nécessite pas de clivage des protéines sécrétées.
Des études génétiques avaient montré que certains gènes des loci virA, virB et VirC du plasmide pYV de Y. enterocolitica sont impliqués dans la sécrétion des protéines Yop. Notre travail a contribué à améliorer la connaissance du mécanisme génétique par lequel Y. enterocolitica déclenche la sécrétion des protéines Yop. Nous avons pu identifier par la technique de mutagenèse par échange allélique dis gènes (yscB, -C, -E –F, -G, -I, -J, -K) du locus virC et deux gènes (yscN, yscU) du locus virB, impliqués dans la sécrétion des protéines Yop. L’étude du gène yscN, a montré pour la première fois l’implication d’une protéine susceptible de fournir une source d’energie, par hydrolyse de l’ATP, pour la sécrétion de protéines par un sustème de sécrétion de type III. L’étude de la topologie de la protéine YscU, effectuée sur dix protéines hybrides YscU-PhoA a montré que le gène YscU code une protéine de membrane interne. Nous avons également caractérisé le gène yscH codant une nouvelle protéine Yop que nous avons désignée YopR. Des expériences d’infection in vivo suggèrent que YopR est impliquée dans la pathogénicité de Yersinia. L’étude du dernier gène du locus virC, yscM, indique que celui-ci est probablement impliqué dans la répression de la transcription des gènes yop. Enfin, l’étude du phénotype d’un mutant gène virG, suggère que la lipoprotéine VirG pourrait être la protéine qui confère à Yersinia la propriété de dépendance vis-à-vis du calcium à 37°C. l’ensemble de ce travail a établi les bases génétiques et moléculaires qui permettront l’étude plus approfondie du processus de sécrétion des protéines Yop
Bibliographic reference |
Allaoui, Abdelmounaaïm. L'appareil de sécrétion des protéines YOP de Yersinia. Prom. : Cornélis, Guy R. |
Permanent URL |
https://hdl.handle.net/2078.1/247531 |