Kaléidoscope de l’ECM(S) en Belgique. Quels enjeux, tensions et frictions pour les ONGs ?

À partir d’une recherche documentaire et d’une enquête qualitative (observation participante et entretiens compréhensifs), ce chapitre vise à éclairer ce que recouvre l'ECM(S) pour les acteurs non-gouvernementaux en Belgique. Il est d'emblée illusoire de vouloir donner un aperçu exhaustif de l’ECM(S) en Belgique. Celle-ci renvoie à un paysage complexe, dense, hétérogène, impliquant une multitude d’acteurs et de compréhensions enchevêtrées de l’ECM(S). C’est pourquoi, nous avons fait le choix d’introduire les lecteurs·ices à une série d’enjeux et de tensions qui traversent le secteur, ainsi qu'à une pluralité de pratiques, tout en donnant quelques balises historiques et effets de cadrage permettant de comprendre les orientations et chemins empruntés par l’ECM(S) en Belgique.
Il propose d’abord de cerner les effets de cadrages et les enjeux clés de l'ECM(S) pour les acteurs non-gouvernementaux dans un contexte de réforme nationale, de promotion du new public management, de réduction des subsides publics et de transformation globale des mondes de l’aide internationale et de ses orientations à l'aune des ODD. Ensuite, il dresse un panorama de l'éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire (ECM(S)) mené en Belgique par ces acteurs non-gouvernementaux: Ces derniers incluent notamment les organisations généralement identifiées comme ‘ONG’ dans le langage courant et celui des mondes de l’aide humanitaire et du développement, mais aussi les syndicats, mutuelles, universités, etc. Nous éclairons ainsi l’ampleur et la diversité du secteur ainsi que la pluralité des pratiques financées sous ce registre. Cette section aborde certaines tensions dans lesquelles ces acteurs sont pris, entre enjeux pragmatiques de survie financière des organisations et ambitions de réaliser leurs missions, pour partie, auto-assignées dans le cadre de l'ECM(S) et de leurs activités. Enfin, nous revenons sur l’ampleur prise ces dernières années par l'ECM(S) dans les activités des acteurs non-gouvernementaux et le développement de ce secteur comme véritable champ professionnel en quête de reconnaissance et caractérisé par une forte féminisation.