No document available.
Abstract :
[fr] Cette recherche s’intéresse aux principes et aux pratiques de mise en exposition dans les musées d’ethnographie régionale et de société. Qu’est-ce qu’un musée d’ethnographie, qu’est-ce qu’un musée de société ? Quelles sont leurs spécificités par rapport aux autres types d’institutions muséales ? Comment ont-ils évolué depuis leur invention ? Multiformes et nombreuses, ces institutions sont les héritières de l’engouement identitaire de la fin du XIXe siècle, du réveil du régionalisme et de l’esprit communautaire des années 1960-70 et de l’obsession patrimoniale de la fin du XXe siècle et du « tout muséalisable ». Aujourd’hui, dépositaires de collections parfois hétéroclites, ces institutions restent fortement imprégnées de découpages disciplinaires et de cloisonnements typologiques. Partant de ce constat, le questionnement porte tout d’abord sur le processus de conception et de réalisation de ces expositions, permanentes ou temporaires. Qu’est ce qui préside à la structuration thématique, particulièrement cloisonnée, de ces présentions ? Le parcours proposé au visiteur reflète-t-il cette structuration ? Le visiteur est-il invité à prendre des libertés par rapport au « sens de la visite » ? Cette première partie s’appuie sur la bibliographie mais également sur des études de cas et des entretiens avec des concepteurs d’expositions ou des conservateurs de musées effectués à l’occasion de plusieurs voyages d’étude. L’expérience apportée par les différents projets sur lesquels j’ai travaillé, en particulier celui du Musée de Wanne, vient également enrichir cette réflexion.La deuxième partie de cette recherche offre un caractère expérimental. Comment adapter la conception et le parcours de tels musées ou expositions pour donner une interprétation intégrée des différentes facettes de la vie sociale, hier et aujourd’hui, afin de dépasser le cloisonnement et la juxtaposition d’entités thématiques, pourtant très liées entre elles ? Comment éviter un parcours linéaire, qui prend l’allure d’un récit, d’un discours… ou d’une énumération ? La tentative que je propose pour renouveler le langage de l’exposition et le parcours du visiteur s’inspire de la logique et la structuration de l’hypertexte. Pour expérimenter cette nouvelle approche, deux expositions «laboratoires » ont été montées au Musée de la Vie rurale en Wallonie au Fourneau Saint-Michel et au Musée d’Histoire de la Ville de Luxembourg. Tout le processus de mise en exposition a été analysé et les expositions finalisées ont donné lieu à des évaluations auprès des visiteurs. Ce travail désire réunir les deux approches, théorique et pratique, de la muséologie de l’homme, des arts et traditions populaires et de société afin de dresser un état de la question et de lui insuffler un renouvellement.